J’avais un rêve, Paris Web l’a refait !

Les retrouvailles

Premier jour, gonflée à bloc par cet événement exceptionnel à mes yeux, aussi le seul qui soit accessible techniquement par la vélotypie et les interprètes en LSF.

Revenir sur un rêve qui a été exaucé l’an dernier, revenir sur ces lieux qui sont prometteurs d’échanges, riches en information, une formation accélérée, de mode « bisounours« . Quel bonheur.
C’est comme la fête de famille, où tu retrouves certains membres avec impatience que tu n’as pas vus de l’année.

Première journée
Première conférence dans le grand amphithéatre, celle de Daniel Glazman, un sujet qu’on découvre avec beaucoup de régal quoique un peu technique pour la vélotypiste mais qui réussit à merveille.

Deuxième conférence, sur les websockets, je me dis que là ça va être bien plus ardu pour les interprètes et la vélotypie. Mon instinct ne me trompe pas. Je laisse passer 10 minutes, la vélotypie est distancée, voire même perdue … par l’affluence de nouveaux termes, ces termes incompris sont remplacés par des étoiles… C’est comme si on parlait et qu’on disait « étoile » a chaque mot qui nous est inconnu.

J’ai vite capitulé, j’en ai profité pour remonter au rez-de-chaussée et profiter de la connexion 3G pour répondre à quelques mails, échanger avec les rares personnes aux alentours. Rire un peu, faire de la pub pour les tatouages qui tiennent mieux que ceux de malabar. Si, si.

Seul regret ce jeudi matin, qu’il y ait pas de vélotypie dans les petites salles, ne serait-ce qu’un pauvre bénévole et un petit ordinateur portable.
Je suis allée dans la salle Concorde pour la partie de l’audiodescription d’Armony Altinier, que j’avais eu l’occasion de croiser à la Cantine la semaine d’avant.
Surtout touchée par la délicate attention, arrivée un peu en retard, je ne manque pas de me faire remarquer, mais elle me tend une feuille de route pour pouvoir suivre son sujet.
Un sujet interprété avec brio en langue des signes sur l’audiodescription, un moment de régal.

Ce jeudi, la vélotypie n’est pas parfaite à mon goût, c’est difficile, moi qui combats pour la qualité du sous-titrage à la télévision.

Mais en somme toute, me retrouver avec des gens que je connais, que j’apprécie, c’est quelque chose qui n’a pas de prix, ne serait ce que celui de l’entrée que certains trouvent cher, moi je le dis haut et fort, Paris Web vaut son pesant d’or !

Durant la conférence de Mike Monteiro qui est en anglais mais traduite en français, la vélotypie est décalée, tellement décalée que nous constatons avec Stefhan que nous sommes quelques sourds à applaudir mais pour quelque chose que l’on ne sait pas encore… Nous applaudissons bêtement sans savoir pourquoi. Et juste après, nous apprenons que Mike nous fait l’annonce de la sortie française du Evening édition ce soir à 17h.

C’est parfois un peu frustrant de ne pas être à égalité avec tout le public…

Frustration supplémentaire, le wifi ne marchant pas sur l’iPad pour une obscure raison, je ne peux pas intéragir avec les personnes qui sont aussi sur Twitter à travers le hashtag de #parisweb

J’avoue que j’ai été obligée de déconnecter ces jours-ci, et je vous cache pas que j’ai savouré encore plus le contact humain.

Opération questions réponses avec Mike, j’aurai apprécié de pouvoir avoir les questions et les réponses, rigoler et applaudir en même temps que tout le monde…  Ça arrivera un jour.

Vient la séquence photo mémorable de Mathieu Drouet qui m’avait un peu intriguée avec son petit entonnoir orange sur Twitter la veille. Je ressors avec des paillettes partout. Vraiment partout. J’en dirai pas plus, attendons les photos.

L’apéro communautaire

Soirée avec un apéro communautaire, une autre occasion de voir des personnes autour d’un verre, de pouvoir échanger sur des sujets qui sont toujours en liaison avec ce que nous faisons au quotidien.
Le Comptoir Général est un superbe lieu pour ceux qui ne connaissent pas.
Une ambiance assez spéciale on va dire. Deux salles, une plus bruyante que l’autre.
Je me dis que je vais rester dans celle qui a moins de lumières tamisées, moins cosy c’est certain.

En allant chercher mon verre pour la soirée, je croise un groupe avec qui j’aurais voulu parler, je leur dis que je ne vais pas m’attarder et retourner dans l’autre salle. Je pris chercher mon verre. Je repasse devant cette table qui est soudainement vide, je réalise qu’ils se sont tous levés et tous allés de l’autre côté. Merci à vous, Ben, Olivier, Stéphane, Nicolas et d’autres que je ne retrouve pas le prénom.
Une attention qui me touche au plus profond de moi-même, qui me remue les tripes.
Mon esprit me dit : « Attention tu es dans un rêve, tellement que ce n’est pas tous les jours… »

Au moment du tirage de la tombola, j’ai le numéro 66, heureusement que ce n’est pas le 666 !
Cela dit, je gagne tout de même un livre que j’ai acheté dans la semaine, je rigole avec Élie de ce hasard des choses.

Mon cher et tendre qui n’est pas d’une corpulence d’une asperge, gagne un tee-shirt, et qui sans conviction ne pense pas pouvoir porter ce lot sur lui, car généralement, c’est bien souvent trop petit.
Petite victoire, pas très visible mais ô combien si importante pour lui : il rentre dedans !
Je savoure cette soirée….  Je rentre chez moi, fatiguée mais heureuse.

Jour 2
Deuxième jour, réveil un peu difficile, le sommeil se faisant ressentir cruellement, 4h de sommeil c’est un peu difficile pour moi qui dois fournir un effort intense à suivre, à faire attention, à toujours être aux aguets, profiter de chaque instant.
Je me dis que je vais aller voir Denise Jacobs, sa conférence de l’an dernier m’avait beaucoup plu. Aucun regret, une conférence limpide, moi qui suis sourde, j’ai savouré de pouvoir lire sur ses lèvres ce qu’elle disait, en m’aidant de temps à autre de la vélotypie. Je ne suis pas bilingue mais je comprends l’anglais. Et là, une voix claire, rythmée. J’ai savouré !

Ensuite, j’enchaîne avec la conférence de Sébastien Desbenoit sur les icônes. J’ai beaucoup appris, je ne verrai plus les icônes de la même façon même si j’avais trouvé la meringue ! Suivre l’orateur lui-même sans la vélotypie, sans les interprètes, c’est agréable aussi. Un vrai plaisir pour moi de comprendre quelqu’un qui est si clair dans son audition. Merci Sébastien !

Retour à la réalité avec The Real Me, sujet intéressant. Une conférence traduite en français puisque l’auteur parlait en anglais. Là c’est plus dur, je suis la vélotypie.
Je ne retiens qu’une seule chose « Be honest« .

Je termine la matinée avec la mini-conférence de Tanguy Lohéac, courte mais si riche en émotions, en informations. Montrer au public son handicap est quelque chose d’exceptionnel.
Montrer sa journée en accéléré tout en étant aveugle, c’est quelque chose qui remet les gens a leur place.
Qui recadre bien les choses, y compris pour moi qui ne savais pas vraiment comment cela pouvait être puisque je suis sourde, un handicap bien différent mais qui reste impressionnant pour celui qui ne le connait pas. Bravo Tanguy !

Mon lightning talk
Début de l’après-midi, le stress commence à monter sérieusement, puisque j’ai fait la folie de soumettre le sujet que je devrai expliquer en 4 minutes et que j’avais soumis à l’appel aux orateurs au début de l’année pour une conférence d’ 1h. Je sais, je suis un peu folle et j’assume. J’en profite pour me faire une micro-sieste de 20 minutes en toute discrétion, qui me sera bien précieuse pour la suite.

Conférence de Sébastien Desbenoit et Francis Chouquet, je la suis de loin, stressée.
Je ne retiendrai qu’une chose :  » le tricot, c’est tendance ! »

Les lightnings talks commencent. Le stress est à son comble.
Stéphane, toujours bienveillant, me fait boire un coup d’eau. Cela m’aide.
Le premier passe, le second passe, je suis en quatrième position.

Vient le moment de monter sur l’estrade, je ne sens plus mes jambes, mes mains tremblent, mon cœur tape si fort que je m’essaie de me convaincre que le public ne le voit pas, mais que je ne suis pas convaincue de moi-même.

Daniel me tend le micro, la télécommande, je me retrouve encombrée de tout cela avec en plus mes notes, et …
Je me dis « Ma poule, t’as 4 minutes, t’as pas le choix, tu peux pas reculer, y’a 300 personnes qui ont leurs deux billes noires sur toi, qui attendent que tu parles, vas y fonce ! »
Évidemment je me dis ça en 30 secondes dans mon cerveau.
C’est rude comme émotion. J’ai respire, commence à parler, et c’est parti tout seul, j’ai débité mon texte.
Je n’ai vu que le premier rang, le fond de la salle.
À peine fini, le public applaudit, je me dis « Zut, j’ai pas fini, mes chamallows ! »
Daniel réussit à arrêter l’élan des applaudissements, je tremble encore plus, je prends mon sac de surprises, et demande à ma #bff — Best Friend Forever — (qui était aussi ma complice sur ce coup) de m’aider. Nous lançons ces chamallows avec bonheur, beaucoup de joie.

Et là, j’avoue, j’avais un wagon de larmes aux yeux, c’était une émotion intouchable. Je redescends, soulagée mais encore sous le coup de la réaction du public.

Je suis avec attention les autres lightningS talks, et soutiens également Stéphane qui à ce moment n’en menait pas large lui-non plus…

Et nous terminons les lightnings talks avec une jolie chanson de Xavier, qui a eu droit à un rappel malgré les 4 minutes écoulées ! Un véritable succès. Xavier, tu devrais sortir un disque !

Robin et Daniel annoncent les gagnants des lightning talks, puisque nous avons été jugés par le biais d’un applaudimètre. J’apprends que je suis première, à ma plus grande stupéfaction.
A ce moment-la, je ne veux être qu’une petite souris au fond de son trou, ils me font monter sur scène, je retiens mes larmes.
Mais elles coulent malgré elles. Tu ne l’as peut-être pas vu mais si, si.
C’est juste incroyable. (Entre nous, faut pas faire pleurer les filles !)

Encore maintenant, je ne trouve pas mes mots pour dire ce que j’ai ressenti, peut-être un feu d’artifice au fond de mon cœur. C’est juste incroyable. Je me dis que je rêve, que c’est pas possible que cet exploit se soit renouvelé. Vous m’avez tellement remué les tripes.

L’apéro de fin et soirée
Nous nous retrouvons autour d’un verre, je me retrouve accueillie sous des applaudissements, je ne sais pas si c’est parce que Xavier allait nous refaire sa prose ou… Échanges animés, sympathiques toujours avec autant de bienveillance.

Soirée dans Paris, à manger japonais. Un moment de bonheur.

Marcher dans Paris, la nuit tombée, avec cette Opéra qui brille de mille feux, le regard dans le vide, le cerveau vide, comme si un vampire m’avait sucé tout mon sang.
Les larmes de joie, pas très loin.
Plus de jambes, plus d’énergie pour rentrer en transports, je hèle un taxi, je m’engouffre dedans, nous roulons vers ma banlieue-sur-marne, la pluie fouette les carreaux de la voiture.
Paris est belle surtout par les quais.
Ces deux jours ont été superbes, j’ai qu’une envie c’est d’aller à Berlin, Montréal, Toyko.
Voir comment l’accessibilité est ailleurs que chez moi.

Conclusion
Paris web, c’est du web avec du bisounours, de l’info fraîche, de récits des contrées lointaines et des chamallows.
Et surtout c’est un dépassement de soi pour chacun.
Que tu sois staffeur, orateur, petit intervenant de 4 minutes, c’est un challenge dont tu te rappelleras très longtemps.

Merci Paris Web. You do it again, i did it again. YAY !
Rendez-vous le 10, 11 et 12 octobre 2013 !

Ps : je ne parlerai pas des ateliers, mon récit est suffisamment long et émouvant que ça coule de source. 😉 — Vous m’avez tellement remué les tripes, que j’ai un peu de mal ce matin —

12 réflexions sur « J’avais un rêve, Paris Web l’a refait ! »

  1. Je ne sais pas comment décrire le sentiment qui nous anime quand on sort de paris web mais t’avoir vu sur scène c’était GE-ANTissime ! Sont forts les nocéens 😀

  2. J’avais eu l’occasion de lire le billet de l’an dernier, déjà très émouvant. Celui là l’est encore plus en ayant assisté à ce fameux lightning talk. (j’ai même attrapé un paquet de chamallows :D)
    Je n’ose imaginer le stress au moment de monter sur scène !

    Tout simplement bravo,
    #sharethelove

    P.S. : Je suis également un ancien diplômé de l’école des Gobelins (et aujourd’hui intervenant sur les technologies du web pour les étudiants en CRMA).

  3. Ping : Yohann Poiron
  4. Ça y est, je t’ai trouvée ! (merci @ParisWeb juste au dessus)

    C’était mon premier Paris Web, et ton lightning talk est un des meilleurs moment que je retiendrai. Tu m’as ému, j’étais au fond de la salle, j’ai applaudi, même me suis levé… j’en avais les larmes aux yeux. Bravo 🙂

  5. Ping : Merci Paris Web | stefhan

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