Paris Web, une normalité exceptionnelle ?

J’attendais avec impatience la publication du programme de l’édition 2012 de Paris Web, un rêve qui s’était réalisé l’an dernier puisque j’avais pu y accéder grâce à la vélotypie, et d’autres personnes ont pu y participer tout en suivant les interprètes LSF sponsorisés par la MACIF.

Un rêve qui s’était réalisé, que j’ai pu toucher de mes propres doigts en tant que personne sourde mais aussi en tant qu’oratrice.

Édition 2012, l’exploit est renouvelé.
Velotypie, interprètes lsf ont été mis en place. Je remercie les partenaires d’avoir pu rendre cela possible, rendre Paris Web accessible, la seule conférence à mes yeux accessible aux personnes sourdes et malentendantes, à ce jour.

Publication du programme de Paris web, j’en suis plus que ravie. Que des bonnes choses à découvrir.
Oui mais, Twitter s’est un peu (trop) enflammé à mon goût.
La critique était : « Oh mais c’est pas possible, il n’y a que 3 conférences sur le sujet de l’accessibilité sur la totalité« 

Qu’on se le dise, l’accessibilité, c’est comme de l’oxygène dans l’air que tu respires.
Moins il y en a, plus tu suffoques.
Tu ne la vois pas et pourtant tu en as besoin…

À nous de le rendre visible cet oxygène, il en faut pourtant pas beaucoup.
Il suffirait d’en tenir compte quand on crée un site internet, quand on code, quand on réfléchit au positionnement sur les moteurs de recherche, quand on tourne des vidéos, quand on fait de la radio.
Ne pas se poser la question de si on a le temps, si c’est cher. Ça devrait être systématique.

Ça devrait être enseigné dès le départ quand on apprend à programmer.
Comme quand on apprend à lire et à écrire, on apprend l’éducation civique.
L’accessibilité, c’est pareil : c’est du HTML citoyen !

Si je poussais le bouchon plus loin, je dirais que c’est un devoir.
Avec le recul, avec la loi du 11 février 2005, c’est devenu un devoir…

C’est facile de critiquer, les cordonniers sont les plus mal chaussés, tout le monde le sait.
Combien ont fait des conférences accessibles ?
Des conférences qui ont été traduites en langue des signes ou voire même velotypées,
Des conférences avec un support écrit afin de pouvoir le diffuser aux personnes qui ne peuvent pas suivre à l’oral ?

Un petit quid de bonnes pratiques des conférences accessibles à mettre en place pour l’édition 2013 ? Il n’est jamais trop tard pour commencer.
Et si on commençait par vous ?

Aujourd’hui, l’accessibilité n’est pas quelque chose qui est rentrée dans les mœurs.
Pas quelque chose de « normal ».

Je dirais simplement :

« C’est donner à la personne les moyens dont elle a besoin, compte tenu du handicap, pour qu’elle dispose de toutes les chances de s’épanouir, au même titre que tous les citoyens, dans une société accessible à tous sans discrimination. »

(Boris Cyrulnik, Jean-­Pierre Pourtois, École et résilience, 2007)

Une réflexion sur « Paris Web, une normalité exceptionnelle ? »

  1. Si l’accessibilité était enseignée dans les formations longues, on aurait déjà fait un grand pas ! Quand j’ai fais ma formation de 3 mois censé faire de moi un développeur web aguerri, lorsque j’ai demandé si le centre proposait des jours de formation sur l’accessibilité, l’un de mes formateurs m’a dit « non » en rigolant et l’autre m’a dit qu’il « ne maîtrisait pas du tout le sujet »…

    Donc si tu veux embellir tes connaissances en accessibilité, c’est pour le moment à ta charge, en faisant une veille sur le sujet, ou en te payant une formation (comme AccessiWeb), et quand tu touches 1.000 EUR par mois, ça pique 🙂

    Pour ce qui est de ParisWeb, le débat sur les conférences est apparemment clôt :p
    Si ma prochaine boîte me le permet, je serai à ParisWeb, et ça sera ma toute première fois (j’ai d’ailleurs très hâte de rencontrer certains d’entre vous, dont toi !).

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