Temps suspendu…

Aujourd’hui, 31 décembre 2014. L’année qui vient de s’écouler a été bien remplie.

Aujourd’hui, je travaille.

Je suis partie comme à mon habitude vers 7h30 de chez moi, la rue était vide. Juste des voitures, pas de piétons. J’ai pu vraiment distinguer le bruit de chaque voiture, l’accélération de ces voitures qu’on entend quand la rue est vide.

Comme si le temps s’était arrêté. 31 décembre, une date où les gens ne sortent pas de si bon matin, préférant rester au chaud pour la plupart…

J’aperçois le bus au loin dans la nuit, juste cette lumière sur le numéro du bus.
Je lui fais signe. Il s’arrête. Je salue le chauffeur comme chaque matin, je vais pour m’asseoir, il y a juste quelques personnes alors qu’à l’accoutumée le bus est plein.

Je m’assois, J’ouvre la fermeture éclair de mon sac à dos, j’entends la fermeture éclair alors qu’habituellement je ne l’entends pas avec tous ces gens … Ça me fait une sensation bizarre. Comme si j’étais dans une bulle. Entendre le zip de ma fermeture éclair de sac à dos, c’est inhabituel pour moi. Un bruit que j’aime bien, qui me semble doux. C’est bête, je sais.

Arrivée au RER, nuit noire toujours, je descends, je vais pour prendre mon RER.
Je passe mon navigo sur la borne, j’essaie d’entendre le « bip » mais non, c’est trop faible. Je peux pas l’entendre. Il n’est pas dans mes fréquences sonores, par contre j’entends le roulis de l’escalator, le bruit de chaque marche qui s’enclenche sur le mécanisme, ça me fait bizarre de l’entendre aussi bien ce matin. Un bruit qui est régulier, peut être désagréable pour certains, je ne sais pas.

Le RER arrive, pas de changements particuliers sauf qu’il y a personne sur le quai qui habituellement est plein d’habitude.
Dans le train, pouvoir entendre le bruit des pages de ma BD que je tourne avidement pour connaître la fin de l’histoire, c’est rare aussi, dans un environnement aussi bruyant. On aurait dit que le temps s’était arrêté.

Arrivée à destination, j’entends à nouveau les roulis des escalators, un bruit que j’aime bien, qui me rassure, un bruit « grave » et régulier.

En sortant, je me retrouve au niveau des vitrines des grands magasins, j’avoue que depuis 2 mois, je n’avais pas vraiment prêté attention aux bruits quand je sortais des transports en commun. Le grand magasin orné de ses lumières rouges, un tapis de lumières qui clignotent, ses vitrines éclairées.

Vitrines que j’ai aperçues chaque matin tranquillement quand la rue était vide, en prendre plein les yeux, visuellement voir ces marionnettes bouger, je me suis amusée parfois à les filmer.  Je n’avais pas percuté jusqu’à présent qu’il y avait de la musique avant qu’on me dise sur Instagram : « Oh on dirait la musique de « A little small world » !« .

Ce matin 31 décembre 2014, les feux étaient rouges.

Je suis passée comme d’habitude devant les vitrines de noël, remplies de marionnettes. Avec le sourire aux lèvres de voir ces jolies petites marionnettes que je n’aperçois pas le soir tellement il y a de monde, d’enfants avec le nez collé à la vitrine et des parents qui guettent leur enfants. Ce matin, j’ai fait comme les enfants, je n’ai pas collé mon nez à la vitrine, mais je me suis approchée de ces vitrines et j’ai entendu la musique de chaque vitrine. Chose que je n’avais jamais entendue jusqu’à présent. Un vrai petit plaisir … dans ce bruit parisien.

Les feux étaient rouges. Les voitures étaient arrêtées. Le temps était suspendu.

Voir les petites marionnettes et la musique qui rythmait leur pas, j’ai souri et j’ai continué mon chemin de vitrine en vitrine, en savourant la musique de ces vitrines…  je n’ai pas réussi à distinguer les notes ou les mélodies, mais c’était un son qui était doux, agréable. Un signe de l’enfance, un signe de noël.

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