Partie de billard : c’était il y a un an déjà

C’était il y a un an que je passais sur le billard au bloc.
C’était il y a un an que j’avais choisi le chemin de la bi-implantation.
À l’heure où j’écris mon billet, ils étaient en train de m’opérer où j’en ressortirai qu’à 22h sans pouvoir prévenir mes proches.
L’an dernier, à ma sortie de la salle de réveil, j’ai juste vu une infirmière qui m’a souhaité une belle vie sonore, je n’ai pas son nom, j’aurais bien aimé.
Quant à mes proches, je ne les ai pas vus quand je suis remontée dans ma chambre, même mon conjoint n’a pas pu monter, ils avaient refusé.
Je ne le verrai que le lendemain. C’est une chose qui m’a marquée et qui me remue encore les tripes aujourd’hui.

Déjà un an qui s’est écoulé. Garder que le positif de cette année qui vient de s’écouler, la première chose que je me dis est qu’est-ce qu’elle a été à la fois longue et courte.

Il y a eu des découvertes incroyables, formidables, aussi bien en sons qu’en personnes. Je n’ai pas perdu de sons en route, j’en ai découvert des nouveaux, retrouvé certains.

Des amis, j’en ai perdu en route mais j’en ai gagné d’autres. Et je les remercie d’être là aujourd’hui. Merci à vous de m’entourer si bien aujourd’hui. Merci à vous de m’aider à reconstruire mon nouvel univers sonore.

Côté sonore, c’est fou ce que ça peut changer la vie, certains diraient que c’est un virage à 180°, moi c’est 360° même plus. Je ne sais pas comment l’expliquer, j’ai essayé de l’expliquer à travers certains billets ici sur ce blog, j’ai encore plein de choses à dire, mais il faut pouvoir les digérer avant de pouvoir les ressortir à l’écrit. Écrits que je n’ai pas arrêté tout au long de l’année qui vient de s’écouler (ok, j’ai ralenti sur les derniers mois).

Je sais que je ne suis pas arrivée au bout de mes espérances, peut-être que j’ai mis la barre haute, trop haute pour certains. Mais j’ai retrouvé l’audition que j’avais perdue en avril 2016, ça, c’est énorme.
J’ai récupéré le niveau d’audition que j’avais avec mes appareils et j’ai eu du bonus en plus, j’ai gagné beaucoup par rapport à mes appareils.

Quand j’étais appareillée, ma courbe avoisinait les 70 db par moments. Maintenant, j’ai un gain de 50 db par rapport à avant selon les fréquences avec mes processeurs d’implants cochléaires. C’est peut être insignifiant pour vous, mais pour moi, c’est énorme. Je ferai un joli dessin un jour pour vous expliquer davantage mais je suis pas certaine que ca soit plus intéressant.

Mon cerveau a subi un bond en avant tellement énorme que ça n’a pas été facile physiquement et psychologiquement. Je viens de passer l’année à assimiler les sons qui m’entourent, j’en découvre encore et ce pour longtemps je pense.

Quant à la compréhension, elle est meilleure qu’avant. Parfois, c’est encore difficile, mais ca va l’être pendant un petit moment encore je pense.
Le plus dur dans l’histoire reste à arriver à gérer la fatigue, gérer cet afflux de sons qui est si important, j’ai découvert dernièrement que je pouvais peut être entendre certains sons blancs quand il n’y a pas de bruits dans les pièces, c’est une nouvelle piste à creuser.

En tout cas, si on me disait : « est-ce que tu recommencerais si c’était à refaire ? » Je dirais oui.
Je ne sais pas si mon mari aurait la même réponse aujourd’hui.
Une chose est certaine, c’est que je le remercie chaque jour d’être à mes côtés.

Je n’ai jamais voulu être dans le silence même si ce dernier m’est reposant, protecteur par moments. En écrivant ce billet, j’ai les tripes remuées, les larmes aux yeux et je ne regrette vraiment pas.

Non, aucun regret malgré les difficultés que j’ai traversées cette année.
Je sais que le meilleur est à venir !

Une réflexion sur « Partie de billard : c’était il y a un an déjà »

  1. oh la la ! bravo Sophie la courageuse… Sophie qui fonce …. Sophie qui pleure… Sophie qui rit…..Sophie qui bricole, qui coud qui fait des beaux gâteaux qui arrive à nous épater tous les jours…. tu as raison de remercier J.Philippe, il a été si fort et si prévenant avec toi… sans oublier Emile qui a vécu tout çà du haut des ses dix ans.. On continue à penser à toi et on continuera… Je t’embrasse très très fort…. Je dis  » on  » car Claude serait si fier de toi, je le sens, je le sais ….

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