Ressortir de sa zone de confort

Implants cochléaires posés en forme de cœur

J’ai décidé début septembre de sortir de ma zone de confort. Je ne me sentais plus à ma place. J’ai démissionné début septembre pour de me libérer de ce qui m’empêchait d’avancer, de m’épanouir et d’être moi-même. 

De ce fait, je n’aurai pas de photos de soleil, insolites à partager immédiatement puisque ce sont les vacances scolaires et je ne le suis pas.

Il y a 15 jours, j’ai pris un nouveau poste, celui de responsable Front, Qualité et Accessibilité web chez Numerik-ea qui s’appuie sur un groupement d’entreprises comme Ecedi, ATF Gaia et Simplon.co. 

Un beau challenge qui m’attend. 

J’ai autour de moi une équipe motivée, bienveillante et des collaborateurs qui font en sorte que ce soit inclusif à tout point de vue. 

Il n’y a jamais de problèmes, que des solutions. Je suis acceptée telle que je suis avec ma différence. 

Rien que pour ça, je ne regrette pas d’être sortie de ma zone de confort. (C’est marrant, hein, je sors régulièrement de cette zone – dans un mois – ça fera deux ans que je suis bi-implantée, ou bionique, appelez ça comme vous voulez) 

C’est aussi la dernière journée de la deuxième semaine où j’ai repris le boulot. Ce matin, pas d’orthophonie, c’est les vacances scolaires, un peu de repos orthophonique, ce n’est pas de refus. 

Je n’ai pas vu le temps passer, cela fait déjà 2 semaines que j’ai commencé.
J’ai souvent des journées bien remplies et intenses. J’essaie aussi d’apprendre à gérer mon stress et à y aller plus sereinement. Passer d’un temps-partiel à un temps plein d’un seul coup. C’est un grand changement qui bouleverse mon quotidien.
Heureusement que j’ai un mari qui est top, un fiston du tonnerre qui lui aussi m’apporte des solutions ainsi qu’aux autres. Ils m’épatent tous les deux.

Auditivement, je sais que j’ai progressé encore à vitesse grand V, j’entends désormais le nom de toutes les stations de métro par lesquelles je passe. Quand j’entends le nom de la mienne, je n’hésite plus, je descends. 

J’entends le bip de mon navigo quand je le passe sur la borne, je sais que je peux avancer sans avoir la crainte que le tourniquet se bloque parce que ça n’a pas été validé du premier coup. Ça paraît bête à le dire comme ça, mais se retrouver bloqué au tourniquet parce que le navigo n’a pas été bien validé, ça fait un peu mal quand ça arrive. 

Je fais davantage d’appels téléphoniques en visio-conférence, ça a été dur la première semaine parce que c’était nouveau pour moi, qu’il me fallait me concentrer davantage qu’avant. 

Maintenant, c’est beaucoup plus facile même si ça reste fatiguant encore. 

Je ne vais pas vous mentir, si j’ai de la vidéo, ce sera la lecture labiale qui sera privilégiée en support. Elle m’est nécessaire. Je ne peux toujours pas m’en passer. De temps à autre, parfois le son est décalé. Avant, ça ne me dérangeait pas. Maintenant oui. 

Parfois, j’ai que du son et là, ça se limite à des phrases très courtes : « allo, tu m’entends ? – Non, attends – J’arrive – Je branche mon casque – Non, ça va pas, mon implant gauche n’est pas connecté à mon casque bluetooth » 

Je peux le dire, aujourd’hui : j’ai fait une video-conférence où nous étions 4, et pas forcément tous au même endroit. Nous avons commencé et j’ai vu qu’il fallait que j’explique quelques règles pour être à l’aise. Quand la personne parle, elle est en grand et les autres sont en petit. 

J’en apprends tous les jours moi-aussi. 

J’ai remarqué quand on se coupait la parole, la vidéo de la personne qui parlait mettait un certain temps se mettre en « écran principal » et que je n’avais pas le début de la parole. Du coup à chaque prise de parole, la personne attendait d’être en grand et elle embrayait. La vidéo-conférence à 4 s’est très bien passée. C’est la première fois que cela m’arrive depuis que je travaille. Heureusement, qu’il n’y avait pas de décalage sonore et que la vidéo était correcte (non c’était pas full hd, mais pas pixellisé au point de ne pas pouvoir faire de la lecture labiale).

Ça fait plusieurs matins que j’entends de l’accordéon dans les couloirs du métro au lieu des pièces qui tintent dans un bol de bois. 

Je pourrais en raconter encore, mais ce billet a été écrit sur mon temps de trajet et la journée a été bien remplie à nouveau. 

Place au week-end super-chouette qui m’attend. 

2 réflexions sur « Ressortir de sa zone de confort »

  1. Salut Sophie !
    Ça me fait vraiment plaisir d’avoir ce genre de nouvelles de ta part 😉
    J’interviens car je suis exactement dans la meme situation que toi concernant la vidéo-conférence, avec 2 collegues qui sont constamment en télétravail, et un troisieme qui l’est de façon réguliere…
    Pour tout dire, j’ai fini par *renoncer* a fournir des efforts pour suivre les conversation a distance. J’ai renoncé également a faire répéter tout ce qui se dit entre les personnes présentes physiquement avec moi, et les personnes `a distance.
    Mais, `a te lire, je me sens tout d’un coup nettement moins seul. Et ça me rappelle que malgré tout, sans que je ne le demande explicitement, certains de mes collegues n’hésitent pas du tout a me faire part des passages qui peuvent me concerner, directement ou non…

    Bref, un gros bravo pour ton changement de boulot, et surtout bon courage 😉

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