J’ai un sosie !

Chatte noir qui baille aux corneilles, la langue rose et les crocs bien visibles. On la voit sur une couverture arc-en-ciel

Plus exactement, je rencontre tout le temps des sosies labiaux. Ça me semblait important d’interpeller votre attention sur ce sujet. On en parle très peu et pourtant on les rencontre tous les jours. Ils sont nombreux.

Qu’est ce que c’est ?

C’est quand deux mots ont la même image labiale.
Par exemple, les sons « a » et « an » sont très proches en lecture labiale. Les sons « p », « b », « m » ou « f » et « v » ont exactement la même lecture labiale.
Je peux confondre un mot à un autre.

Ca arrive à tout le monde et alors ?

J’entends mais je ne comprends pas tout. C’est un peu la dictée à trous qui fait partie de ma vie. C’est un exercice énergivore, c’est une véritable gymnastique du cerveau. Je suis souvent sauvée par le contexte de la conversation, des phrases. Ne soyez pas surpris quand je suis en mode « j’ai pas compris ». Parfois, il suffit simplement de répéter la phrase et si je n’ai toujours pas compris alors il faut changer le mot et pas la phrase pour que je puisse m’y retrouver.
Honnêtement, ça génère de la fatigue sonore.

J’adorais ça quand j’étais jeune car j’étais dans ma zone de confort à l’école avec ces dictées que mes camarades n’aimaient pas. Je trouvais toujours les bons mots. Il faut bien trouver des avantages ! Mais au bout d’un certain temps, c’est moins drôle.

À quoi ça peut ressembler ?

Voici quelques exemples qui reviennent souvent :

  • Mets ton pantalon / Bois ta menthe à l’eau.
  • Va prendre le bain / Va prendre le pain.
  • Il va acheter un pull / Il va jeter une poule / Il va acheter les moules

Niveau de lecture

Ma lecture labiale ne sera pas la même qu’une autre personne sourde. Nous avons tous et toutes des niveaux différents. Depuis que j’ai mes implants cochléaires, quand je suis dans un environnement calme, je me sers moins de la lecture labiale. Le son que je perçois va de pair avec ce que je lis.

Parfois, je suis dans un environnement sonore, festif, et là, je vais pas m’appuyer sur ce que j’entends mais sur ce que je vois.

Toujours pas convaincu ?

C’est une situation qui est certainement arrivée à plusieurs d’entre vous. Quand vous êtes au café et que vous attendez votre interlocuteur. Vous êtes pressés d’échanger avec elle, la tentation de communiquer est grande. Essayez de parler avec cette personne à travers la vitre. Vous aurez bien des surprises sur ce que vous aurez compris.

Voici une situation cocasse qui m’est arrivée pas plus tard que cette semaine.

— Tu feras une aloche à ton mari de ma part.
— Quoi ?
— Tu feras une aloche à ton mari !
— Quoi, une taloche ? Non mais ça va pas la tête ?
— Mais non, une aloche !
— Je ne comprends pas !
— Mon interlocuteur mime le mot.
— Je ris aux éclats, j’en pleure.

Avez vous deviné ? 🙂

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