Au revoir Bordeaux …

Sophie les bras en signe de victoire avec le vélo en arrière plan devant la gare de Bordeaux.

Hier soir, j’ai eu droit à un accueil digne de ce nom. Après avoir fait 80 kilomètres, j’ai évité une énième averse, j’ai eu droit à une pause féline avec Indi, qui m’a tenu chaud aux cuisses. Je suis heureuse de clore ce périple par cette soirée avec Élie et Irene aux discussions joyeuses. Comme on dit, le meilleur pour la fin. 

Ce matin, je me suis réveillée à la même heure que d’habitude. Les habitudes se sont ancrées depuis mon départ. J’avais trouvé une espèce de routine qui m’allait bien. 

Ce matin, ce n’était pas pareil. Je savais que je ne partirais pas pour une distance d’environ 60 à 70 kilomètres pour ma journée. Je savais que c’était le dernier matin loin de chez moi. 

Ce matin, ce n’était pas pareil. 

J’étais dans une maison avec des personnes que je connais. Mon sommeil a été profond. D’une part, parce que j’avais fini mon périple à vélo en solo. D’autre part, parce que je savais que s’il y avait un problème quelconque dans la maison la nuit dernière, j’aurais été avertie au même titre que tous les habitants de cette maison. 

J’en ai pas parlé pour inquiéter personne. Mais tous les endroits où j’ai dormi, rien n’est fait pour alerter une personne sourde s’il y a un danger pendant son sommeil. Les chambres d’hôtes, les gîtes, les hôtels ne sont pas équipés forcément et la plupart du temps, personne ne s’est rendu compte de mon handicap, de ma surdité. Je suis passée inaperçue. Handicap invisible quand tu nous tiens … 

Je vais être transparente mais le sommeil n’est pas forcément le même, on ne dort que sur une oreille, pardon d’un oeil. Je suis parfois obligée de lâcher prise si je veux récupérer par rapport à ma fatigue. C’est pour ça que ma pause de 48h a été bénéfique, je dormais chez ma cousine, elle sait que je n’entends pas dans mon sommeil et en qui j’ai une totale confiance.  De même chez les personnes chez qui j’ai dormi. 

Après un bon petit déjeuner en l’excellente compagnie d’Irene, je me suis préparée pour faire un dernier petit tour dans Bordeaux avec Élie qui a troqué sa casquette d’expert en assurance qualité en guide à vélo de Bordeaux. 

J’ai eu la joie de naviguer sur la Garonne. J’ai eu les larmes aux yeux quand le bateau s’est éloigné de la rive. Il n’y avait pas de plus beau cadeau pour finir ce périple à vélo. 


Passer sous le pont Chaban-Delmas, entendre les moteurs du bateau vombrir. Une émotion intense. L’approche de la ville était différente aussi bien que visuellement que sonore. 

Je suis revenue à la gare où j’appréhendais un peu l’embarquement du vélo, c’est la première fois que je prends le TGV avec mon vélo. Ça a été cocasse, l’ascenseur étant en panne, bah, j’y suis allée en mode warrior. Les escalators (qui descendent) avec mon vélo chargé, remonter l’accès au quai, une longue pente douce. Arrivée à mon wagon, une voyageuse m’a proposé de me prendre mes sacs et les mettre dans le train ce que j’ai vivement accepté. J’ai installé mon vélo pliant en mode pas pliant. Flemmardise quand tu nous tiens ! 


Et me voilà repartie pour Paris, les larmes aux yeux d’avoir réussi à le faire. Des larmes de joie. Voir tous ces paysages en accéléré. De voir la pluie tomber au loin à travers la vitre du train.

Voir ce périple de 937 kilomètres éclipsé en deux heures par le TGV.

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