J’ai vu la mer

Je suis partie ce midi de Saint Gilles Croix de vie, après ma pause familiale. 

J’ai vu la mer,

J’ai vu ma grand-mère. 

J’ai vu la mer, j’en ai pleuré. 

Ça faisait 2 ans que je n’étais pas venue sur les côtes vendéennes. Retrouver ces paysages si familiers, ces odeurs de gourmandises, ces chouchous, ces espèces de cacahuètes pralinées, des crêpes quand j’ai traversé ces villages, d’iode, du vent et de forêt. 

J’ai vu ma grand-mère, j’en ai pleuré. 

Elle a désormais 95 ans. 

La dernière fois, j’avais eu beaucoup de chance, car la maladie d’Alzheimer était bien avancée. Elle ne reconnaissait déjà plus beaucoup de monde. Elle m’avait reconnue.

Cette fois-ci, j’ai cru voir un flash de bonheur dans ses yeux quand je suis arrivée. Je me suis accrochée à ce flash de bonheur, un flash de 30 secondes. Je me persuade encore qu’elle m’a reconnue 30 secondes. 

Mais je ne saurai jamais vraiment. 

Ce flash de bonheur s’est vite éteint, pour se transformer en simple curiosité tout simplement. 

J’étais une inconnue parmi d’autres. 

C’est difficile de voir ta grand-mère qui ne te reconnaît pas. 

C’est difficile de ne pas lui dire je t’aime parce qu’elle comprendrait pas pourquoi. 

C’est difficile de ne pas perdre pied face à ses questions et de rester joyeuse malgré tout. 

C’est difficile de ne pas savoir si je la reverrai. 

C’est difficile de repartir de là-bas et de la laisser. 

C’est pourtant ce que j’ai fait après cette pause, je l’ai laissée. Je suis partie pour continuer mon périple à vélo. J’en ai pleuré sur la route. 

Il arrive que l’on pleure non pas parce qu’on est triste, mais parce qu’on a été forte trop longtemps. 

J’ai continué ma route sur les côtes vendéennes. Le ciel était bleu, sans un nuage. Rien ne pouvait venir assombrir cette journée. J’ai traversé des forêts, des criques, des endroits où l’érosion de la mer est très impressionnante, des marais, des villages. 


J’ai écouté le ressac des vagues à la sortie de Bretignolles sur mer, les vagues qui s’échouaient sur les rochers, avec le bruit du vent qui effleurait les implants cochléaires. 


J’ai entendu les mouettes dans le port des Sables d’Olonnes. 


J’ai vu un banc de poissons dans le Port d’Olona. L’eau était pas transparente mais assez claire pour qu’on puisse y voir ce petit banc de poissons, sous le reflet du soleil sur l’eau. 


Dans la baie de Cayola, c’était plutôt désert, mais j’y ai bien vu l’érosion de la côte malgré la plage de galets. 

Durant cette étape de la vélodyssée, j’ai croisé beaucoup plus de monde que sur la Loire à vélo. 


J’ai terminé l’étape à St Vincent sur jard où je dors ce soir après avoir dîné avec le frère et la belle-sœur de mon oncle où j’étais hier soir. Des retrouvailles encore une fois, qui m’ont fait très plaisir, je me dis que finalement, j’étais un peu triste mais je termine sur cette note positive. Entre la bonne humeur et la beauté de ces côtes vendéennes. Une étape de 62 km ! 

ce billet est dédié à ma mamie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.