Étape 14 : je suis passée entre les gouttes ! 

Route bordée de deux rivières, à perte de vue.

Ce matin, au réveil, le ciel était gris et il pleuvait bien. J’étais un peu dépitée. 

Tu me diras, c’est le jeu ma pauvre Lucette !

La météo, ce sont des prévisions. J’avais vu la météo dimanche dernier pour la semaine. Secrètement, j’ai espéré que la pluie ne soit pas sur mon chemin. Mardi a été la journée la plus froide. Aujourd’hui la journée pluvieuse. 

Ce matin, j’ai hésité à partir. J’ai ressorti mon application RainToday, j’ai regardé les prévisions de pluie. Elle me disait que dans 30 minutes il ne pleuvait plus et j’ai regardé sur la carte le passage des nuages et effectivement, c’était le créneau où il fallait y aller. 

Après mon petit déjeuner, je me suis motivée. J’avais froid et je me suis rappelée que j’avais emmené des jambières. Je les ai rajoutées par dessus mon cuissard. C’était déjà mieux. 

Je suis passée devant la place de St Georges de Didonne, il y avait un groupe de jeunes qui prenait un cours de voile. Les voiles des bateaux étaient orange fluo. Ça claquait sur la plage. Entre le ciel gris, la mer qui était un peu taquinée par le vent, le contraste était énorme. 


Je suis partie en direction de Meschers-sur-Gironde, la route était belle. Le phare de St Georges de Didonne devenait de plus en plus petit quand je me retournais. Je montais progressivement. J’ai senti qu’il y allait y avoir du dénivelé et que j’allais le payer aussi avec la pluie qui était prévue. La côte a changé au fur et à mesure que j’avançais. 

À la place des plages, j’ ai eu des falaises, pour avoir à un moment donné des grottes troglodytes. J’ai hésité à m’arrêter, entre la pluie prévue et les kilomètres que j’avais à faire aujourd’hui. 

Après les grottes, place aux ports et aux petites cabanes portuaires toutes colorées.

 

Le ciel était couvert, ses couleurs allaient du blanc au gris foncé. Intérieurement, je ne voulais pas qu’il pleuve. Ma plus grande crainte est de tomber sur la route en freinant ou en glissant avec la pluie. 

Déjà qu’il y a 4 ans je suis tombée à vélo pendant le confinement, et ça m’avait valu de passer sur le billard et avoir un plâtre par la suite en plein Covid, c’était super joyeux ! Même si je suis vite remontée à vélo, ce n’est pas pour autant que j’adore tomber. 

J’ai eu l’impression de ne pas avancer. Je sais pas pourquoi, les kilomètres avançaient pas comme je voulais. 

Arrivée à Talmont-sur-gironde, je n’hésite pas à faire un passage au petit coin. Parce que depuis que je suis partie, je me rends compte que les hommes n’ont pas ce problème, une envie pressante, ils s’arrêtent et ils se soulagent. Pour ma part, j’ai pas osé mettre mon postérieur à la vue de tous pour me soulager. J’ai eu des étapes un peu difficiles aussi par rapport à ce besoin. Trouver des toilettes, y’en a mais parfois, ça laisse à désirer. Souvent je regrette les toilettes japonaises qui sont d’une propreté immaculée et surtout, avec du papier. 

Après le port, les montées avec un dénivelé de 200 mètres, j’ai eu droit à un beau paysage. Voila que j’avais les cépages de pinot des Charentes, et autres que je n’ai pas identifiés. 


Les nuages sont devenus de plus en plus noirs. L’horizon est devenu trouble. J’ai regardé autour de moi ainsi que mon trajet. J’allais là où le ciel s’éclaircissait. 

À un moment, j’ai cru voir le sosie de Marguerite, la vache de Fernandel. Je me suis approchée et j’ai vu que c’était pas une femelle. J’ai rigolé de ma bêtise. Je lui ai parlé. Elle m’a regardé d’un œil bizarre. 


J’ai continué ma route, qui était au milieu de deux rivières. Encore des belles lignes droites. 

J’ai fait peur à des canards deux fois, je les ai vus prendre leur envol. C’était rigolo d’entendre le battement des ailes qui est bien plus rapide que celui des oiseaux. 

Un peu plus loin, j’ai vu une cigogne s’envoler. Voir ses ailes se déployer, j’avais oublié que c’était immense. J’ai été surprise, je pensais qu’elles étaient en Alsace. J’ai continué ma route et en fin de compte, il y avait un nid à cigognes perché au milieu du champ. Faut croire qu’elles sont pas qu’en Alsace ! 

C’est la plus grosse étape en kilomètres depuis que je suis partie de Paris. 

72,5km ce soir. Je le paie un peu. Je le sens dans les genoux. 

8 réflexions sur « Étape 14 : je suis passée entre les gouttes !  »

  1. Grosse journée 72,5km ,c’est ENORME ,j’imagine le mal au postérieur!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Tu comptes renter quand à PARIS si tout se passe bien. Il te reste combien à faire ?????
    Je pense que tu vas trouver ton lit bon ce soir.
    Bon courage pour demain . Bisoussssssssss

  2. Chère Sophie
    Bravo pour ton opiniatreté et le magnifiques photos que tu prends…
    c’est chouette de voyager avec toi.
    Grosses bises et encore Bravo pour ce « road trip » solitaire en vélo.
    Bises
    MF

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