La visioconférence quand on est sourde

Méduse blanche qui navigue dans une eau bleue

Plus que jamais, le sujet de la visioconférence est d’actualité, surtout quand on est sourde. Je viens de passer 4 heures à participer à un atelier, où j’ai tout de même pu utiliser de mon côté un outil de transcription instantanée de la parole. Cet outil m’a largement permis de comprendre et heureusement !

Mais ça ne fait pas tout.

Mon cerveau déploie une énergie folle à écouter ces sons, voir ces lèvres à l’écran que je décrypte. Malgré le fait d’avoir signalé qu’il fallait allumer la caméra, éteindre son micro parce que les bruits parasites n’aident pas.

Quand vous êtes en visio, essayez de retenir cette astuce : présentez-vous visuellement comme vous voudriez voir à l’écran, de manière agréable et efficace.

Je viens du temps avec des personnes qui n’ont aucune sensibilité au handicap. 

J’ai énuméré une liste de situation qui ne me permettent pas de suivre correctement : 

  • La caméra désactivée, à aucun moment, je ne savais même pas si la personne était derrière son écran,
  • La personne en contre-jour, je n’ai vu que le contour de sa tête, ou alors la moitié de son visage recouverte d’un halo qui ne me permettait absolument pas de faire de la lecture labiale,
  • La personne sur son mobile et qui parfois à force de porter le téléphone à bout de bras le posent sur la jambe qui n’est pas sans repos, où vous voyez l’image vibrer comme si vous étiez sur un engin lancé à pleine vitesse,
  • La caméra décentrée, où j’ai vu par à coups, une chemise bien repassée ainsi que son col, ou encore le haut de la tête avec la bande du casque audio qui coiffe le visage, une main qui se tient le haut du crâne rasé comme si la visio était difficile à supporter,
  • Le haut du visage visible sur l’écran, avoir une impression désagréable de jouer à « qui est qui » ou au memory,
  • La personne en train de sortir de son bâtiment alors que l’appel n’est pas terminé, on y voit les portes s’ouvrir, parcourir des couloirs, et bien d’autres choses encore, sans oublier que l’image fluctue en qualité et mouvement,
  • La personne en train de tester son arrière-plan pendant la visio, voir une personne qui est chez elle dans son décor, et y voir tout d’un coup un paysage de plage au coucher du soleil.

Sachez que pour moi, une visioconférence est toujours très énergivore, sans oublier qu’il y a une suppléance mentale en permanence active, avoir la capacité de mémoriser en même temps que je fais de la suppléance mentale c’est un exercice qui pourrait ressembler à grimper l’Everest. Cette prouesse célébrale est mise à rude épreuve en permanence.

Souvent, j’en ressors lessivée, rincée. Et bien souvent, j’ai pas la capacité de me rappeler de tout ce qui s’est dit puisque je ne peux pas écouter et noter en même temps (il y a des astuces, je sais, mais faut que vous le sachiez que c’est compliqué).

Songez à l’avenir, pour votre image, pour le bien des autres, à faire des efforts de présentation, c’est peu d’énergie pour vous, beaucoup d’économies pour moi.

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