L’accessibilité n’est pas une variable d’ajustement

Gros plan sur une cerise rouge posée sur un gâteau à la crème.

En 2023, j’ose penser secrètement que les personnes handicapées font partie intégrante de la société.

Mais en réalité, elles ne sont toujours pas prises en compte. Je le constate tous les jours en tant que personne sourde mais aussi en tant que professionnelle du web dans l’accessibilité numérique. 

Aujourd’hui je pense comme Forrest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » 

Régulièrement, je demande : 

  • aux auteurs de podcasts s’ils peuvent produire une transcription pour que je puisse en profiter aussi
  • à un réalisateur et producteur, j’ai demandé s’il est possible d’avoir des séances supplémentaires pour un film français au cinéma, 
  • à un évènement s’il y a une accessibilité de prévue ou le cas échéant sur les replays, 
  • à une organisatrice de webinaire si elle pense diffuser du sous-titre en direct.

Chaque fois que je demande si c’est accessible, ce n’est absolument pas dans le but de mettre des bâtons dans les roues, d’embêter les gens. Il n’y a pas d’arrière pensée. Juste envie de participer ou de profiter comme tout le monde.

En 2023, il n’est pas concevable de donner les réponses suivantes à une personne handicapée quand il s’agit de prendre en compte l’accessibilité :

  • Pas l’envie, 
  • Pas prévu, 
  • Pas le temps,
  • Pas l’argent. 

Ce sont des réponses que j’ai eues encore récemment. Y’a rien qui vous choque ? Je trouve ça violent. 

À chaque obstacle rencontré, je tente d’aider à la résolution du problème quand on me demande de l’aide.
La personne qui n’a pas l’envie, je ne peux pas l’aider. 
La personne qui ne l’a pas prévu, je peux lui trouver des solutions mais si elle n’a pas le temps, ni l’argent, je découvre que l’accessibilité devient une variable d’ajustement. 

L’accessibilité doit être au cœur du projet et pas une cerise sur le gâteau. 

Je veux juste être comme les autres, sans avoir à me justifier, sans avoir à demander, à me prendre la claque magistrale de la réponse négative qui est quasi quotidienne finalement.

J’écris ce qui reflète ma pensée en essayant de peser chaque mot sur cette page blanche. J’ai fait attention. Pourquoi ? Parce que je suis un humain comme tout le monde, j’ai des émotions, des sentiments, envie de faire comme toi qui me lis. 

Je ne veux pas devenir la variable d’ajustement de vos projets.

Si on pouvait faire évoluer les discours négatifs en discours positifs, ce serait un grand pas. J’ai déjà un handicap auditif que j’essaie chaque jour de transformer en force, je sais que je vais y arriver. Ne m’enfoncez pas ne serait-ce que dans vos réponses. 

Par contre, votre communication pourrait être différente. 
Faire en sorte que l’accessibilité soit prise en compte directement dès le départ. 
Les personnes handicapées ne sont jamais sollicitées, on leur demande rarement leur avis. 

Tant mieux si on mélange les torchons et les serviettes, mais surtout ne faites pas comme les jeux olympiques, où encore une fois, on passera après… 

2 réflexions sur « L’accessibilité n’est pas une variable d’ajustement »

  1. Tu exprimes ce que tu ressens cela est une très bonne chose, continues comme cela à nous communiquer cette grande injustice, tu es épatante.

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