Me retrouver complètement déconnectée d’un univers visuel et sonore

Quartier d'Akibara - Prise de vue d'un carrefour routier, avec des facades d'immeubles remplies de panneaux publicitaires écrits en caractères japonais, certains illuminés, d'autres pas. Il y a du monde aux abords de la route entre chaque passage piéton, les gens attendent pour traverser.

Je n’entends pas. Mon quotidien demande un effort permanent pour comprendre ce que j’entends, pour lire sur les lèvres des personnes que je vois en visio-conférence, en présentiel, ou même à travers les masques (pas transparents). Quand je suis vraiment bloquée dans ma communication, ce qui me sauve, c’est l’écrit. 

Une des choses qui m’a surprise voire déroutée en même si je le savais en arrivant au Japon : l’écriture. Je n’étais pas assez préparée en même temps, je n’ai pas cherché à l’être. Je me suis retrouvée comme projetée dans un univers sonore et visuel totalement différent de celui que j’ai au quotidien. Je ne reconnaissais plus aucun son, plus aucun mot hormis ceux qui sont écrits en anglais. Totalement larguée.

Heureusement que notre ami est venu nous chercher parce que je n’ose pas imaginer comment on aurait fait pour aller jusqu’à Tokyo, on aurait certainement réussi, j’en doute pas. Décrypter des choses que tu ne comprends pas, ça demande finalement une énergie assez forte.

Je suis sortie de l’aéroport, j’ai découvert les panneaux routiers qui contiennent eux aussi des caractères que je ne saurais pas identifier, ni les comprendre. Certains sont parfois doublés en anglais dans les lieux touristiques ou bien de rōmaji mais c’est tout. 

Mon cerveau était en mode « je veux tout voir, je veux tout lire, je veux tout comprendre ». C’était le cas pendant les premières heures qui ont suivi mon arrivée à Tokyo. Les panneaux dans l’aéroport, les panneaux sur la route, les facades des magasins, les panneaux publicitaires, les documents d’entrée sur le territoire japonais (doublés en anglais heureusement) et j’en passe… 

J’ai lâché prise quelques heures après. C’était nécessaire pour pouvoir profiter de mes vacances ! Astuce : si tu ne sais pas ou tu arrives difficilement à lâcher prise, le Japon est pour toi. Je n’ai pas trouvé plus radical et pourtant, j’en redemande ! 🙂 

Panneau d'indication de chaque étage en japonais. Il y a 9 étages avec les caractères japonais qui indiquent par exemple l'électroménager, l'informatique, etc… Ils sont entourés de publicités.

L’écriture des hiragana, katakana et kanji, c’est peine perdue pour une personne qui ne maîtrise pas cette langue. Cette langue peut être écrite en verticalement de haut en bas et de droite à gauche ou bien horizontalement de gauche à droite et de haut vers le bas comme la langue française.

Heureusement que la plupart des panneaux sont doublés de rōmaji. C’est l’écriture latine des caractères japonais. C’est un support qui aide un tout petit peu psychologiquement, parce que d’une part on sait qu’on prononce comme c’est écrit (même si on a pas l’accent), parce que certaines personnes ne lisent pas les hiragana, katakana et kanji mais les rōmanji, et enfin les gens comme moi qui sont totalement largués que ca rassure de comprendre quelque chose en lisant. 

Panneaux de menus du macDonalds en japonais. On voit le visuel des hamburgers et des menus écrits en japonais doublés de l'anglais, avec le prix en yen qui va de 670 yens à 750 yens pour le menu. Au premier plan, il y a une caisse électronique avec une inscription en caractères japonais sur un panneau jaune.

En dehors des chiffres romains et des pictogrammes, difficile de comprendre. En 2023, la technologie est là pour nous aider. Il existe des applications qui peuvent traduire en temps réel approximativement. Ca donne parfois des jolies surprises puisque le texte peut être écrit verticalement ou horizontalement. 

Partout où j’ai été, j’ai été incapable de savoir si c’était un magasin de vêtement, un supermarché, une boulangerie, ou un musée. Je n’entends pas, mais là je ne comprenais pas ce que je lisais. Un sentiment étrange j’ai envie de dire, parce que j’ai été obligée de m’en remettre à mon intuition et mon bon sens. Parfois, j’ai eu des choses étranges que je n’ai pas su identifier mais que j’ai bien aimé par expérience. 

Mardi prochain, je te parle du handicap visuel au Japon !

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