Apprendre en immersion

Un heureux hasard a fait que mon mari a choisi de zapper entre la série « Castle » qui venait de se terminer en VOD sous-titrée pour regarder à ma demande « Maison à vendre« .
Je précise pour pas qu’il se tape la honte, mais que moi j’assume entièrement le choix des programmes.

A la maison, on aime bien faire le tour des chaînes rapidement comme ça pour voir les sous-titres.
Un vieux réflexe, depuis le début de Médias sous-titrés.
Chez nous, quand on zappe c’est souvent pour vérifier qu’il y a bien des sous-titres.

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Mesdames, messieurs, les voyageurs votre attention svp !

Avant le grand départ sur lequel je devais prendre un TGV et un TER avec des bagages et mon fils de 5 ans, j’ai pris soin de mettre à jour mon téléphone et des applications qui vont bien avec pour le voyage (que ce soit pour le trajet, ou pour passer le temps).

En tant que sourde, on ne sait jamais dans quelles situations on peut se retrouver car toutes les annonces à la SNCF et à la RATP sont toujours vocales. Pensez-y, les horaires théoriques sont toujours affichés mais les alertes, les imprévus, les dernières minutes se font toujours par haut-parleur.
On ne souhaite que d’arriver à destination entière mais ce n’est pas toujours le cas.

J’avais chargé une petite application « SNCF direct » m’indiquant les numéros de voie des départs et arrivées en gare.
Cette application prévient aussi quand il y a des problèmes sur la ligne qui sont généralement annoncés de manière vocale.
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Sous le soleil, exactement

Ciel bleu azur,
Pas un nuage,
Un papillon blanc qui virevolte,
Ces branches d’arbres qui ramènent la fraîcheur,
Tout est parfait.

Entrer dans la gare RER, être assaillie de bruit de haut-parleurs dont je ne comprends rien mais en distingue le bruit.

Le bruit des escalators qui est assourdissant, qui hoquète à chaque marche avalée dans l’engrenage mécanique.

S’asseoir, attendre l’arrivée du RER, au bout de la rangée de sièges sur lesquels je suis assise, un jeune homme avec un casque très concentré sur sa musique, tellement concentré qu’il reproduit le rythme de sa musique en tapant du pied au sol.

J’en perçois des claquements bien secs, des petits bruits secs, répétés comme ça, quand on n’a pas la musique avec, c’est juste prodigieusement agaçant…

Je le vois dans ma périphérie visuelle, un mouvement répété même si j’en perçois plus le son dans mes pensées. Je me sens agressée visuellement par ce mouvement répétitif.

Une jeune femme avec des talons passe, j’entends le claquement au loin, qui se rapproche … et qui s’éloigne…

Ouf, mon cerveau va se reposer, lui qui est à l’affût de toute sonorité.

Voilà le ronronnement du RER qui arrive…

Je lève la tête, et j’aperçois ce joli petit papillon blanc qui virevolte dans ce beau ciel bleu azur si pur….
Sous le soleil, exactement.

Mais qu’est-ce que tu entends au juste ?

Affiche sur laquelle la moitié des lettre est cachée et lisible difficilement du premier coup. Le texte suivant est "à l'école un enfant malentendant ne devrait jamais ressentir ce que vous ressentez en ce moment en lisant ces lignes". Affiche de l'Institut National des Jeunes Sourds de Paris

Il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises, d’expliquer ce que j’entends.

Au square, au milieu d’enfants, l’un d’entre-eux vient me voir, c’est un ami de mon fils.

Il me jauge, me tourne autour, rigole avec moi, me provoque dans son jeu. Je réagis à son petit jeu, ça l’amuse.

Et tout d’un coup, il se plante devant moi et me dit : « C’est quoi ce truc que t’as dans l’oreille ?!? »

Je souris, le papa du petit garçon gêné ne sait pas quoi lui répondre, je le regarde avec un regard rieur qui avait l’air de dire « Je vais lui répondre »

Je ris, je le regarde, je pèse mes mots avant de parler.
C’est un petit garçon de 4/5 ans, mais je vais m’adresser à lui comme si je m’adressais à un adulte. Je vois pas pourquoi il ne faudrait pas leur dire les choses comme elles sont.

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Entendre, regarder, comprendre

Train qui arrive à quai

Voir des sièges de couleur alternées d’orange, de rouge, le train qui roule tantôt sous le soleil, tantôt sous la nuit du tunnel…

Se laisser bercer par le roulis du train.
Essayer d’entendre, de reconnaître les petits bruits autour de moi sans les regarder.

Un vombrissement, un son qui pourrait correspondre à un chat qui ronronne…

Entendre le bruit des roues sur les rails, les assimiler à d’autres bruits qui sortent de mon imaginaire.

Je suis dans mes pensées.

Les sons que j’entends ne sont pas imaginaires, mais la signification de ceux-là sont imaginaires… Comme Peter Pan qui a son pays imaginaire, j’ai aussi mon pays sonore.

Essayer de connecter deux mondes, celui de mon imaginaire sonore, et la réalité sonore.

Parfois, c’est incongru… Parfois, c’est vraiment ce que cela doit être.

La vision ne correspond pas toujours à ce que je peux parfois entendre.

Entendre ne veut pas dire comprendre.

Minitel, liberté si chère.

Minitel Dialogue

À l’heure où j’écris ce billet, le Minitel est en train de disparaître.

Cet objet qui a peuplé des millions de foyers français.
C’était pour certains, un annuaire numérique, pour d’autres, un objet permettant de voir de nouveaux horizons.

J’ai du mal aujourd’hui quand je vois qu’on assimile directement le Minitel à ces services roses.
Alors que c’était un outil formidable mais aussi cher.

J’ai eu le Minitel chez moi, je ne sais plus quel âge j’avais mais j’étais au collège, en pleine adolescence.

Ce Minitel était ma liberté de communication, je bravais parfois les interdits, le cœur battant.
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L’interview du D-Day avec Sabrina

Le 6 juin dernier, c’était le D-Day de ma rencontre avec Sabrina Grollemund.

J’ai été choisie pour être sa marraine numérique pour pouvoir communiquer sur son projet « A deux mains » dans le cadre de l’opération SFR Jeunes Talents Entrepreneurs.

Pour cette première rencontre, nous avons fait une petite interview rapide de moins de 3 minutes pour pouvoir vous présenter le projet rapidement.

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Paris Web, une normalité exceptionnelle ?

J’attendais avec impatience la publication du programme de l’édition 2012 de Paris Web, un rêve qui s’était réalisé l’an dernier puisque j’avais pu y accéder grâce à la vélotypie, et d’autres personnes ont pu y participer tout en suivant les interprètes LSF sponsorisés par la MACIF.

Un rêve qui s’était réalisé, que j’ai pu toucher de mes propres doigts en tant que personne sourde mais aussi en tant qu’oratrice.

Édition 2012, l’exploit est renouvelé.
Velotypie, interprètes lsf ont été mis en place. Je remercie les partenaires d’avoir pu rendre cela possible, rendre Paris Web accessible, la seule conférence à mes yeux accessible aux personnes sourdes et malentendantes, à ce jour.

Publication du programme de Paris web, j’en suis plus que ravie. Que des bonnes choses à découvrir.
Oui mais, Twitter s’est un peu (trop) enflammé à mon goût.
La critique était : « Oh mais c’est pas possible, il n’y a que 3 conférences sur le sujet de l’accessibilité sur la totalité » Continuer la lecture de « Paris Web, une normalité exceptionnelle ? »

D-Day : la rencontre avec Sabrina, ma filleule

J’ai été contactée pour une opération de parrainage de l’association À deux mains dans le cadre de SFR Jeunes talents, pour pouvoir communiquer sur ce projet sur 10 mois en tant que marraine numérique.

Cette association a été montée par Sabrina Grollemund et Sandra Rauner. Elle a pour but d’accompagner la construction de la communication chez l’enfant sourd et le bilinguisme des enfants entendants de parents sourds auprès de tout-petits de moins de 3 ans, qui se présentera sous la forme d’ateliers pédagogiques itinérants dans toute l’Île-de-France, un accompagnement destiné aux enfants, aux parents et aux professionnels pour acquérir et pratiquer la LSF, un accompagnement privilégié des familles et la création d’un lieu d’accueil pour les tout-petits, qui accueillerait les enfants sourds ou les enfants entendants de parents sourds.

Jeudi 6 juin, une nouvelle journée commence après avoir déposé mon fils à l’école. Je me prépare pour aller à l’appart SFR à Paris. Continuer la lecture de « D-Day : la rencontre avec Sabrina, ma filleule »

Sophie Drouvroy, marraine de « A deux mains »

Je suis la marraine digitale de l’association « A deux mains » qui est une association destinée à accompagner la construction de la communication chez l’enfant sourd et le bilinguisme des enfants entendants de parents sourds auprès de tout-petits de moins de 3 ans. A partir de demain pendant 10 mois, je vais les accompagner et vous relater cette aventure ici également.
Vous pourrez également suivre cette aventure sur Twitter sous le hashtag #EspoirsDuChangement

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