Le temps vole, plus vite qu’on le pense. 

Voilà une semaine que je suis rentrée de mon voyage du Japon. 

Et aujourd’hui, j’ai un an de plus. 

Désolée, je ne raconterai pas encore mon voyage par ici, je le digère encore 💙

Je ne réalise pas que j’ai encore fait un truc un peu fou finalement, ma tête est encore un peu en mode : «  je l’ai vraiment fait ». 

Hein ? Qui ? Quoi ? 

Je viens de passer un mois à l’étranger, seule. Je me suis prouvée à moi même que c’était possible de réaliser des choses un peu folles, sans maîtriser la langue, avec ma surdité et en solo. 

Même si j’avais des amis qui m’attendaient avec impatience à l’arrivée, qui sont venus me chercher â l’aéroport, qui m’ont hébergée quelques temps chez eux. J’ai passé la plupart de mon séjour seule et les week-ends avec eux. 

Je dois dire, que j’ai a-do-ré. 

À tous les niveaux, que ce soit visuel, olfactif ou auditif. Je ne réalise pas, je ne sais pas par où commencer tellement il y a à partager.

Aujourd’hui, j’ai un an de plus.

D’habitude, je ne le dis pas, mais cette année j’ai envie de continuer à bouleverser les lignes qui étaient tracées pour moi. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris plaisir à me souhaiter Joyeux anniversaire à moi même. 

C’est une année qui vient de s’écouler et pas des moindres ! Quand je repense à l’aube de mes 40 ans, je sortais d’une période de santé difficile, je me faisais implanter pour pouvoir entendre à nouveau avec quelques années intenses de rééducation. 

Les années de ma quarantaine ont été finalement plus riches que je me le pensais et ce n’est pas fini ! J’ai envie de dire que ce n’est que le début. Le meilleur reste à venir ! 

SEEPH 2023

Depuis quelques jours, je vois fleurir le hashtag #SEEPH2023 sur différents réseaux. Je sors de ma détox numérique pour vous glisser un petit mot à ce sujet.

Késako SEEPH ?

Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées.

Quand je lis ça, ça laisserait penser qu’on est ravis d’avoir la lumière sur ce sujet : l’emploi des personnes handicapées, une semaine par an.
Certes.

Savez-vous qu’une personne en situation de handicap mettra plus de temps qu’une personne valide à trouver du travail ?
Aïe.

Rien que cette information, elle devrait vous encourager à recruter,
surtout à compétences égales !

Il y a de nombreux webinaires qui sont proposés.
Bien !

Pour l’instant, je n’ai pas vu qui annoncaient être accessibles aux personnes sourdes et malentendantes à savoir présence d’une transcription instantanée de la parole et/ou présence d’interprète en langue des signes (LSF).

Qui a un webinaire accessible ?

Je n’ai pas envie cette année de poser la question si c’est accessible, j’estime que ce n’est pas à moi de faire le « travail » d’information mais à la structure qui réalise le webinaire.

Et enfin pour terminer, pourquoi ce sont pas les personnes handicapées qui interviennent elles-même dans les webinaires ? Ça serait intéressant de les rendre visibles, encore plus durant cette semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées.

À vos claviers pour indiquer quels sont les webinaires accessibles à tous et toutes !

Voyager seule, c’est possible.

Qui l’aurait crû ? C’est mon premier voyage toute seule à l’étranger.

Pour ce voyage, j’ai choisi le Japon. J’avais adoré lors de notre dernier passage que je m’étais dit que je reviendrais. Je me suis tenue parole et j’en suis très heureuse.

Les aéroports

Vue de l'avion sur la tour Eiffel et de Paris

Je ne raconterai pas le début, il n’y a pas grand chose d’intéressant. Ah si, les agents qui ont enregistré mes bagages n’ont pas enregistré ma demande d’assistance. J’en fais une à chaque voyage que je fais, parce que d’une part ça me rassure de savoir que l’équipage de l’avion est au courant, d’autre part, cela me donne des priorités de passage et surtout cela m’évite de passer certains portiques. On m’a dit que je pouvais les passer, mais par précaution avec toute cette électronique, je préfère éviter. Trop d’électronique tue l’électronique. J’en conclus qu’Aéroports de Paris a encore beaucoup de travail de sensibilisation auprès de ses agents. Ils m’ont juste accompagnée jusqu’au portique où on devait passer pour l’embarquement. Ils m’ont laissé faire le reste : sensibiliser la sécurité.

Je ne dirai pas la même chose de l’équipage de la compagnie Japan Airlines que j’ai prise. J’ai été accueillie par un charmant stewart qui m’a donné une jolie carte avec un petit texte explicatif en anglais concernant le vol. Durant tout le vol, il est resté attentif.

À l’arrivée, ben, personne puisque l’info n’a pas été enregistrée par les aéroports de paris au départ. Mais ils se sont toutefois arrangés, à Tokyo, entre eux pour que je sois prise en charge pour les formalités administratives et la douane. Ça m’arrangeait bien je dois l’avouer. Je ne parle absolument pas le japonais, l’anglais je le comprends en général, mais dans ce pays, c’est beaucoup plus compliqué. Je n’arrive pas à faire de la lecture labiale, la faute au sourire ou bien parce qu’ils n’articulent pas. Ce n’est pas grave, j’ai un bloc-notes, un stylo, un téléphone et une connexion wifi. C’est suffisant.

Barrière de la langue

Se retrouver seule ou en famille à l’étranger, ce n’est pas la même sensation. Je me retrouve cette fois-ci, même si je suis hébergée par des amis que j’adore, seule quand je me balade. Ce qui me fait drôle, c’est que je suis très autonome en général. Là, tout prend une dimension différente car mon fils et mon conjoint ne sont pas avec moi. Je me rends compte que je m’appuie quand même un peu sur eux, même s’ils ne parlent pas le japonais, ils entendent l’anglais et le comprennent, ce que moi je ne comprends pas. J’ai mémorisé quelques mots de politesse ainsi que les règles d’usage. Jusque là tout va bien.

Première journée

Première journée toute seule, je me suis baladée au gré du vent. Je m’étais dit que j’allais continuer ma chasse aux Invaders à Tokyo. J’avais commencé à Paris durant ma convalescence, ca m’avait bien aéré les idées et visiter Paris d’une autre manière. Je dois dire que j’ai fait chou blanc jusqu’à présent. Ils sont détruits (je vois encore la marque de la colle) ou bien les bâtiments n’existent plus. Je vais devoir creuser un peu plus pour voir si j’arrive quand même à en trouver.

Je dois avouer que je me suis un peu battue avec la machine pour recharger ma carte de métro, bien qu’elle affiche la langue française, j’ai pas trouvé l’endroit où intégrer ma carte bleue… pour cause, elles ne prennent que du cash… haha. J’ai quand même pu la recharger après.

J’ai revu les quartiers d’Harajuku, de Minamiaoyama et Shibuya. J’ai tout de même fait 2 petits musées. Le musée Nezu, qui contient de très beaux sabres entre autres et un très beau jardin très reposant, où j’y ai pu voir des érables du Japon encore bien verts, une carapace de cigale, une tortue, une libellule rouge.

Le Otâ Memorial Museum of Art était plutôt axé sur la calligraphie mais je n’ai pas trouvé ce que j’attendais, c’est plus de la représentation de reproductions de belles femmes et kimonos. Ce qui m’a surpris, c’est que les femmes qui y étaient reproduites avaient toutes le même visage. Il n’y avait que 2 ou 3 visages différents en dehors des hommes et enfants. J’ai compris que les couleurs des kimonos représentaient une classe sociale. J’ai cru comprendre que la quantité de kanzashi représentait aussi la richesse que la personne pouvait avoir. J’ai quand même un doute sur ce dernier point.

Entre les deux musées, j’ai rechargé ma batterie interne avec un ramen au tofu qui m’a coûté 1000 ¥ soit un peu moins de 6,5 euros

Soupe de ramen à droite de la photo, et à gauche une préparation de tofu au champignons

La verdure essaie de pousser un peu partout bien. Au pied d’un immeuble, le long d’un immeuble, peu importe le moyen, elle pousse !

J’ai quand même été voir quelques boutiques. Je suis toujours impressionnée par ce flot permanent des personnes dans la rue sans aucune bousculade. C’est quelque chose d’extraordinaire, même le carrefour de Shibuya, aucun problème. Un nombre effarant de personnes mais c’est fluide.

Les magasins dans ces quartiers, c’est pareil, c’est quelque chose.

  • Daiso, un magasin où tout est à 100 ¥,
  • Kiddy land où je n’ai fait que le rez-de-chaussée, rempli de petites choses mignonnes et où il y a entre autres Snoopy, Hello Kitty, Pokémon, PatPatrouille, Marvel etc…
  • Tokyu hands, un magasin qui se visite à la verticale. Un magasin de DIY de 6 étages. Je suis entrée et ressortie aussi vite que j’ai pu.

Ne pas entendre, ne pas voir et être éloquent, c’est possible !

Prise de vue de la scène du grand rex, le demi-cercle rouge si emblématique, avec une projection de l’affiche de Tous éloquents ! Il est écrit sur cette affiche « Quand le parole libère le pouvoir d’être unique »

J’ai assisté la semaine dernière à l’évènement organisé par l’association l’Éloquence de la différence. Mounah Bizri en est à l’origine.

La semaine dernière a eu lieu Tous éloquents au Grand Rex, qui a fait salle comble, 3000 personnes sont venues.

Un évènement accessible à tous et toutes, la vélotypie et l’interprétation en langue des signes étaient également de la partie. Un évènement qui est là pour te donner la chair de poule, pour te faire ressentir toute la palette des émotions de la joie à la peine en passant par les rires. Comme un arc-en-ciel.

L’association a voulu démontrer que c’était possible d’être éloquent avec un handicap. Je dirais, pari réussi !
J’ai passé une excellente soirée en compagnie de ma petite famille et d’une de mes meilleures amies.

Je voudrais faire honneur au duo Thomas Soret et Noémi Gourhand-Néret, que je n’ai pas eu l’occasion de féliciter de vive voix, mais ils nous ont préparé une petite introduction qui vaut son pesant d’or !

Sans oublier qu’aujourd’hui est la journée mondiale de la surdi-cécité ! Je vous invite à regarder cette prestation.

Invincible été ou Olivier Goy, un sage de vie

Olivier Goy tout sourire devant la caméra

Je ressors de la salle de cinéma où j’ai été voir le documentaire « Invincible été » réalisé par Stéphanie Pillonca. Un docu qui te chamboule les idées en tête tout en restant positif, avec quelques larmes qui ont coulé par moments (ah l’émotion, la coquine, elle se cache bien)

Dans les grandes lignes, c’est un documentaire qui montre un aperçu de la vie. Olivier Goy, co-associé d’October, a été diagnostiqué de la maladie de Charcot en décembre 2020. Il a choisi de médiatiser cette maladie peu connue du grand public et de vivre à fond malgré tout. C’est difficile à admettre qu’encore au 21e siècle, il existe des maladies qui n’ont pas de remède. 

Qu’est-ce que la maladie de Charcot ou la SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique) ? 

C’est une maladie neurologique qui touche les neurones moteurs du cerveau. 

Elle touche 1500 personnes par an dans le monde. Toutes les 90 secondes, une personne apprend qu’elle a cette maladie et une autre en meurt. L’espérance de vie est réduite, d’où le fait qu’on ne peut pas voir ces personnes atteintes de cette maladie. 

Olivier a choisi d’en parler, de donner tous les bénéfices à l’Institut du Cerveau pour continuer à chercher des remèdes pour cette maladie. Pas pour lui, car c’est trop tard, mais pour les autres.

Le film est au cinéma, mais pour combien de temps ?

Il est important qu’il continue à rester en salles, pour faire avancer d’une part la recherche pour ralentir les effets et la soigner, et d’autre part, pour que le public en prenne connaissance ! 

Il y a des versions sous-titrées en français sur Paris, au CGR Lilas. Pour les autres CGR, je ne sais pas, je pense que ça doit être possible, il faut demander au préalable.

Je connaissais la maladie de Charcot et je ne connaissais pas Olivier Goy.

Touchée en plein ❤️

Touchée parce que c’est pas une fiction, mais une histoire réelle,
Touchée parce que il était sous-titré en français, 
Touchée parce qu’il était vraiment bien sous-titré (comprendre ici avec les codes couleurs spécifique au sous-titrage des personnes sourdes et malentendantes)
Touchée parce que le directeur du cinéma CGR m’a demandé à quel moment je préférais avoir une version sous-titrée, (c’est bien la première fois que ça m’arrive ! – Merci CGR)
Touchée parce que j’ai entendu la voix d’Olivier avec mes implants cochléaires et je comprends tellement les efforts qu’il fait pour se faire comprendre, 
Touchée parce que j’ai entendu les petits oiseaux dans le film. Je n’ai pas eu à chercher la signification de ce son mélodieux, c’était indiqué dans les sous-titres.
Touchée parce qu’Olivier a dit certaines choses que j’ai notées sur mon téléphone pour m’en rappeler. 

Je ne peux pas dire que je comprends ce qu’il ressent puisque je ne vis pas ce qu’il vit. Nous n’avons rien en commun. Sa parole si précieuse, j’en saisis l’essence.

Ce soir, je n’ai pas les mots. Certaines choses de la vie m’apparaissent sous un jour différent. Olivier, promis, je ne collerai pas les citations de la fin du film sur un support quelconque. #carpediem

Je vous invite à en faire autant : allez voir ce film. Vous ne verrez plus la vie de la même manière. 

Olivier est un sage de vie. Merci pour le partage. 

Le handicap et le changement climatique, ca fait 3

étendue verte d'un champ, avec un ciel bleu et à l'horizon on aperçoit des arbres et un nuage qui touche l'horizon et les arbres mais le reste du ciel est bleu.

Je viens de voir un nouvel événement qui va se produire sur le sujet du changement climatique.

Ok, c’est bien, c’est super même qu’on pense à faire des conférences pour agir, sensibiliser. Il est plus que temps !!

🦻🏻Mais, moi, je suis sourde, j’entends pas. J’ai fait tous les efforts inimaginables que vous ne pouvez pas comprendre l’énergie que j’y ai mis.

Je veux aussi contribuer au changement climatique mais y’a jamais rien de prévu en terme d’accessibilité.

🌍 J’ose penser que tout le monde se fout des personnes handicapées qui elles aussi voudraient contribuer à la sauvegarde de cette planète bleue.

Ça me rend triste. Vraiment. Être sur le bord de la route, ça me rend triste.

#accessibilité #changementClimatique #visMaVieDeSourde

Retour d’expérience sur la certification Opquast

Livre avec plein d'onglets collés sur les rebords des pages, posé sur un sol en bois. La couverture indique : Assurance Qualité Web. La référence des professionnels du web, sous la direction d'élie sloïm et laurent denis. Préfaces d'amélie boucher et matt may. 240 règles.

L’assurance Qualité Web d’Opquast est composée de 240 règles à comprendre et à assimiler. Il y a une certification à la fin pour valider l’acquisition de ces règles.

Vous pouvez comprendre de quoi parle le professionnel du web quel que soit sa place dans la chaîne de production car l’assurance Qualité Web est transverse. En apprenant le schéma VPTCS (Va Pas Te Croire Supérieur), je suis certaine que je m’assure d’être également comprise et reconnue par mes pairs (j’espère !).

Op-kou-ast, c’est comme ça que je le prononce.

Cette certification qui permet d’assurer un vocabulaire de base à tout professionnel du web quelle que soit son expérience. Une développeuse n’est pas une designeuse d’interface, une experte accessibilité n’est pas une rédactrice web. Bref, chaque poste a ses spécifications et vocabulaire.

J’avais passé cette certification en 2017 en candidat libre. J’ai un passif d’intégratrice web de l’an 2000 (qui n’est plus le même métier qu’aujourd’hui). Il me permet de comprendre le code que je lis. Le web a évolué et je n’ai pas acquis pour autant des compétences en design, en interfaces UI ou UX, encore moins en SEO. J’ai orienté ma vie professionnelle vers le domaine de l’accessibilité numérique. Cette partie m’a été plus facile à assimiler tout comme un designer UX aura une appétence pour l’UX.

L’interface et les règles de l’assurance ont évolué avec le temps, avec le web. C’est la quatrième version, il y a une prise en compte des techniques utilisées à l’heure actuelle et sont toujours d’actualité (donc robustes).

Elles ont été diffusées également en anglais et en espagnol. L’internationalisation de ces règles est intéressante car cela veut dire que je pourrais également communiquer sur ces règles en anglais par exemple si je devais avoir un prestataire anglophone.

Sur cette plate-forme, sont proposés des exercices, un glossaire, des fiches de lectures, des vidéos, elle est pleine de ressources pour celui qui a soif d’apprendre. Le livre est un support que j’ai apprécié, je trouve que c’est plus facile sur un livre. J’ai reporté sur le livre les règles que je ne comprenais pas bien pendant les exercices pour pouvoir les revoir après. Chacun apprend à son rythme et à sa façon. Ce n’est pas un livre mais une bible.

L’avantage de la plate-forme est que j’ai pu décider moi-même des sessions d’entraînement en fonction de ma charge de travail, à l’heure que je voulais et ce pendant trois mois. Merci à mon employeur numerik-ea qui m’a libéré du temps pour que je puisse revoir les règles d’assurance qualité web sereinement.

La surdité est un handicap de communication si je peux oser le dire, la maîtrise du français est assez particulière quand on est sourde comme moi. La maîtrise des règles d’assurance qualité web sont parfois ardues durant la certification comme tout examen parce que c’est basé entre autres sur la compréhension des termes, quoi qu’on en dise, c’est important pour avoir tous et toutes le même vocabulaire acquis.

Quant à l’accessibilité de cette certification, je n’avais pas de doute ! Les vidéos sont sous-titrées et transcrites. J’avais le choix pendant ma certification de regarder soit la vidéo ou de lire le transcript de celle-ci. Quel bonheur d’avoir le choix.

Avoir le choix de ne pas mettre mes implants cochléaires, profiter de ce silence assourdissant, de choisir ce que je veux lire : la vidéo ou le transcript. Peu comprendront ce que je dis mais ce n’est pas grave, je le répète : quel bonheur !

L’équipe Opquast est à l’écoute des futures certifiées puisqu’un support par chat / email est disponible pour répondre aux éventuelles interrogations / incompréhensions .

Il est possible d’avoir un tiers-temps en plus pour ces personnes handicapées pour l’examen en faisant la demande en amont. C’est un droit que je n’ai pas exploité cette fois-ci car j’ai encore voulu faire ma maligne 🙂 en passant la certification au moment que je le voulais sans prévenir personne pour être tranquille.

J’ai souvent recommandé cette certification à toute personne qui débutait dans le domaine du numérique quel que soit son poste, c’est un langage transversal que vous pourrez utiliser tout au long de votre carrière et en plus, vous ne serez jamais seuls avec Opquast, il y a toute une communauté derrière. Vous pouvez dés à présent tester avec le module Opquast Start.

Une chose est certaine, votre base de connaissance sera renforcée et vous en sortirez grandi de cette expérience. Moi y comprise, j’ai acquis le niveau supérieur à celui de 2017.

Pour finir, mes règles préférées sont la 90 et 117. Je vous invite à aller la chercher et on en discute en commentaires ? 🙂

PS : Je précise que ce billet n’est PAS un publi-reportage.

A11YParis, le rassemblement de l’accessibilité !

Scène de la conférence avec au centre le solide qui présente les mécènes, du sous-titrage en dessous, une interprète en langue des signes sur la droite de l’écran. Sur chaque côté, un gigantesque panneau représentant l’affiche de la conférence A11yParis. Sur la scène, on voit Anthony Martins-Misse animer l’évènement avec son chien-guide.

J’attendais beaucoup de cet événement. Je me suis sentie comme un poisson dans l’eau. Non, comme une professionnelle qui accomplit son métier à part entière, pas juste une personne handicapée qui veut accomplir son boulot. 

Ça ne vous parle peut être pas, mais c’est toujours énorme pour moi qui n’entends pas. Je n’ai pas eu à demander si c’était le cas ou pas.

La transcription de la parole est de plus en plus utilisée dans les conférences, ce n’est pas un automatisme pour toutes les conférences mais ça évolue !

J’ose penser que c’était aussi le cas pour les professionnels du numérique (hommes et femmes) ainsi que ceux et celles qui font de l’accessibilité. Professionnels que nous sommes, nous sommes parfois un peu éparpillés partout en France. Il n’est pas toujours évident de faire entendre l’importance de ce sujet. Les revoir, pouvoir échanger avec eux de vive voix, c’est une source de reboost d’énergie. Comme un shoot de jus d’orange bien vitaminé ! Le constat est que nous devenons de plus en plus nombreux à exercer dans ce domaine. Il est intéressant d’échanger sur le sujet de l’accessibilité, quel que soit le chemin emprunté pour arriver au même objectif final.

À la Maison de la Radio, j’ai vu de nombreuses conférences qui m’ont appris des choses comme à chaque édition. J’attends avec impatience l’enregistrement des minis-conférences auxquelles je n’ai pas pu assister car il m’a fallu faire un choix de ce que je souhaitais voir, mais tous les sujets m’intéressaient. 

Les sujets abordés sont variés. Ils vont du législatif (entre autres les sanctions et le sujet européen) aux différents domaines telles que l’inclusion des personnes handicapées, les bibliothèques, la formation et l’enseignement, la mobilité urbaine, des retours d’expérience en passant par les jeux vidéos et les IA pour finir avec des ateliers pratiques. 

 A11yParis a été rendu accessible en transcription directe de la parole ainsi qu’en langue des signes pour les personnes malentendantes et sourdes. Il y avait également des bénévoles à disposition pour les personnes handicapées qui demandaient une assistance. Les chiens-guides étaient bienvenus.

Cet événement m’a rappelé encore une fois que l’accessibilité est un élément essentiel de ce que nous pouvons produire au quotidien quelle que soit son application, elle se doit d’être présente partout pour que les personnes handicapées fassent partie intégrante de notre société. 

Comme le disait Jérémie Boroy sur FranceInter le 26 avril : « l’inaccessibilité est un délit ». Les lignes bougent d’année en année, peut être pas assez vite à mon goût mais c’est tant mieux. 

Comme très souvent, chaque événement plante une petite graine dans mon esprit (encore une !) je vais laisser celle-ci germer un peu et je reviendrai la partager avec vous. 

Merci à Frédéric Halna et Manuel Pereira ainsi que Tanaguru et l’association Valentin Hauÿ. Merci également aux mécènes qui ont permis la tenue de cet événement La Caisse des Dépôts, AccessLab,  AcceoTadeo, Ideance, Ezymob, ContentSquare Foundation et Temesis pour ce bel événement ! 

L’accessibilité n’est pas une variable d’ajustement

Gros plan sur une cerise rouge posée sur un gâteau à la crème.

En 2023, j’ose penser secrètement que les personnes handicapées font partie intégrante de la société.

Mais en réalité, elles ne sont toujours pas prises en compte. Je le constate tous les jours en tant que personne sourde mais aussi en tant que professionnelle du web dans l’accessibilité numérique. 

Aujourd’hui je pense comme Forrest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » 

Régulièrement, je demande : 

  • aux auteurs de podcasts s’ils peuvent produire une transcription pour que je puisse en profiter aussi
  • à un réalisateur et producteur, j’ai demandé s’il est possible d’avoir des séances supplémentaires pour un film français au cinéma, 
  • à un évènement s’il y a une accessibilité de prévue ou le cas échéant sur les replays, 
  • à une organisatrice de webinaire si elle pense diffuser du sous-titre en direct.

Chaque fois que je demande si c’est accessible, ce n’est absolument pas dans le but de mettre des bâtons dans les roues, d’embêter les gens. Il n’y a pas d’arrière pensée. Juste envie de participer ou de profiter comme tout le monde.

En 2023, il n’est pas concevable de donner les réponses suivantes à une personne handicapée quand il s’agit de prendre en compte l’accessibilité :

  • Pas l’envie, 
  • Pas prévu, 
  • Pas le temps,
  • Pas l’argent. 

Ce sont des réponses que j’ai eues encore récemment. Y’a rien qui vous choque ? Je trouve ça violent. 

À chaque obstacle rencontré, je tente d’aider à la résolution du problème quand on me demande de l’aide.
La personne qui n’a pas l’envie, je ne peux pas l’aider. 
La personne qui ne l’a pas prévu, je peux lui trouver des solutions mais si elle n’a pas le temps, ni l’argent, je découvre que l’accessibilité devient une variable d’ajustement. 

L’accessibilité doit être au cœur du projet et pas une cerise sur le gâteau. 

Je veux juste être comme les autres, sans avoir à me justifier, sans avoir à demander, à me prendre la claque magistrale de la réponse négative qui est quasi quotidienne finalement.

J’écris ce qui reflète ma pensée en essayant de peser chaque mot sur cette page blanche. J’ai fait attention. Pourquoi ? Parce que je suis un humain comme tout le monde, j’ai des émotions, des sentiments, envie de faire comme toi qui me lis. 

Je ne veux pas devenir la variable d’ajustement de vos projets.

Si on pouvait faire évoluer les discours négatifs en discours positifs, ce serait un grand pas. J’ai déjà un handicap auditif que j’essaie chaque jour de transformer en force, je sais que je vais y arriver. Ne m’enfoncez pas ne serait-ce que dans vos réponses. 

Par contre, votre communication pourrait être différente. 
Faire en sorte que l’accessibilité soit prise en compte directement dès le départ. 
Les personnes handicapées ne sont jamais sollicitées, on leur demande rarement leur avis. 

Tant mieux si on mélange les torchons et les serviettes, mais surtout ne faites pas comme les jeux olympiques, où encore une fois, on passera après… 

Le handicap est universel 

Tour de Toyko vue d'en bas, les couleurs vont du rouge au violet qui est au sommet de la tour. Il fait nuit, on voit le feuillage des arbres sous lesquel j'étais pour prendre la photo.

Mais pourquoi je dis ça ? (ça y est, elle débloque)

Au fond de moi, je me dis que vous êtes en train de vous imaginer mille et une réflexion dans votre tête. 

J’ai des idées qui sont différentes des vôtres, c’est certain mais j’ai aussi peur de ce que vous pouvez penser.

Alors, oui, le handicap est universel. 

Voilà 45 jours (déjà) que je suis rentrée de mon voyage du Japon, la tête pleine de souvenirs, la tête sereine, la tête pleine d’espérance et de sérénité. J’ai pendant mon séjour, révélé à des inconnus mon handicap auditif lors de plusieurs visites de lieux publics.

Comment ça ? (je vous vois avec un air interrogateur)

J’ai simplement sorti la carte de mobilité inclusion qui nous est attribuée en France. Cette carte permet de confirmer à l’interlocuteur que je suis reconnue comme une personne handicapée sur le territoire français. 

Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, c’est une carte qui est difficile à obtenir. Je l’ai obtenue avec une validité permanente après 40 années de procédures. Procédures où je devais monter un dossier à chaque échéance devant prouver que j’étais bel et bien sourde. Je vous raconterai cette histoire une autre fois. 😉

En montrant cette carte qui a aussi le symbole du fauteuil roulant alors que je ne le suis pas, je suis simplement sourde. Mais il me paraît évident de signaler aux personnes qui m’entourent que je n’entends pas lors des visites de lieux publics, ne sait-on jamais ce qui peut se passer. Le monde est devenu imprévisible. C’est une façon aussi de pouvoir me rassurer moi-même face à l’imprévu. 

À chaque fois que j’ai sorti cette carte, je n’ai jamais eu un refus, ni de grimaces de désapprobation. J’ai toujours eu le droit à la réduction et parfois la gratuité concernant mon accompagnateur. Ce qui était finalement la même chose qu’en France pour la plupart des lieux publics. 

À la différence de la France, mes interlocuteurs étaient empathiques et bienveillants. Ils me montraient du doigt où il fallait que j’aille par exemple, si je m’étais trompée de file, si je n’avais pas fait quelque chose correctement, compréhensifs vis à vis de la personne qui m’accompagnait et qui enlevait son masque de temps à autre pour pouvoir communiquer à l’oral avec moi en français. Jamais je me suis fait disputer comme une enfant comme ça aurait pu être le cas en France.

J’espère qu’en France, pendant les Jeux Olympiques et Paralymiques en 2024, que les Français auront le même comportement avec les personnes handicapées qui viennent de l’étranger. Ce comportement que j’ai apprécié pendant mon séjour au Japon. 

Le handicap est universel.