Étape 5 : je suis sur le méridien de Greenwich ! 

Je suis partie sous le soleil, accompagnée par les chants des oiseaux. Ces deux derniers jours, c’est l’explosion sonore et olfactive. Je les entends super bien. Ils pépient beaucoup, il y a plusieurs sortes, un qui ressemble à un coucou, l’autre, on dirait si j’ose m’aventurer sur ce terrain sonore, des petits moineaux. Je sais que ceux qui ont un chant aigu, sont généralement petits !  

Côté olfactif, j’ai eu un peu de tout depuis que je suis partie, mais là, je sens de la glycine à foison, du lilas de couleur parme comme j’aime.

Au premier plan, un voit une toue, c’est une barque qui a très peu de fond et qui permet de naviguer sur la Loire malgré les courants qui sont puissants.


Avant d’arriver à Candes-saint-Martin, j’ai roulé sur une route plutôt bien balisée par les pancartes de la Loire à vélo. Ce qui m’a interpellée, c’est que les abords de la route étaient humides. Les talus et champs sur les côtes étaient inondés. J’ai eu l’impression d’être dans un marécage. Les arbres trempaient dans l’eau directement. Les sols sont vraiment gorgés d’eau. C’est impressionnant. 

J’ai rejoint la confluence de la Vienne et de la Loire, à Candes-saint-Martin, un des plus beaux villages de France. Le temps était magnifique. La vue, dégagée et superbe du pont. Un ciel bleu dégagé, peu de voitures, une brise légère pas trop chaude et le soleil qui réchauffait doucement.


Ça faisait longtemps que j’avais pas vu de château, alors je me suis arrêtée à celui de Montsoreau. Un château qui est aussi un musée d’art contemporain, qui abrite des œuvres d’art, qui plairaient à une petite cousine de Nantes. J’ai trouvé ça original et chouette. Je vous invite à aller le voir si vous en avez l’occasion. Pour résumer : Il possède la plus grande collection au monde d’œuvres du mouvement Art & Language. Il est situé dans la vallée de la Loire, site du patrimoine mondial de l’UNESCO. 

En montant sur les remparts, j’ai eu une vue superbe sur la confluence, le temps s’y prêtait bien. 

Vue de la terrasse du château de montereau. On y voit la confluence. C’est une photo panoramique, qui fait d’un bout à l’autre du fleuve qui donne l’impression qu’au milieu il y a une île mais c’est un effet d’optique. Ciel bleu voilé légèrement.


Côté pratique : gratuit pour les personnes handicapées, consignes à sacoche sur demande à l’accueil. 

Les châteaux c’est bien, mais y a pas que ça sur les bords de la Loire, c’est aussi l’occasion de découvrir les grottes troglodytes ! Je me suis rappelé qu’il y avait eu un événement de la communauté Spip dans une troglodyte ou je n’avais pas pu aller. Cette fois-ci, c’est chose faite ! J’ai vu, fait pas très chaud là dedans quand même. 

Il y a  une spécialité locale qui est la pomme tapée. Le titre déjà m’intriguait beaucoup. Il s’est avéré que c’était intéressant. C’est une méthode de conservation des pommes avec leur vitamine. Une pomme tapée, sera physiquement représentative de 10% de la taille de la pomme. Même principe que la déshydratation d’aujourd’hui.

Explication : « La pomme tapée sera principalement achetée pour protéger les marins contre le scorbut, cette maladie qui est une déficience en vitamine C »

Je vous mets le lien de la page directement : https://pommes-tapees.fr/visites/  

J’ai pique-niqué à Parnay, village qui est placé sur le méridien de Greenwich. Ça n’a rien d’extraordinaire en soi hein ! Je suis passée devant le Château de Marconnay qui est un château troglodyte. Je ne sais même pas si ça se visite. Mais à voir, c’est assez étrange. Une partie du château est comme on l’imagine mais collée à de la pierre. 

Château ou maison trodoglyte


La Loire est encore très haute. J’ai traversé un tronçon complètement embourbé au niveau de Dampierre sur Loire, mais tellement embourbé, que mes chaussures, j’ai dû les nettoyer avant de remonter sur le vélo. Mes pieds se sont enfoncés dans la gadoue d’au moins 3 bons centimètres ! Mon vélo n’a pas aimé. La roue avant a recommencé à couiner comme avant la révision du vélo.


J’ai été obligée de changer mon tracé, pour rouler sur la route. Bon, c’est faisable, mais mes sens sont davantage sollicités. Ce soir, je le sens, je suis plus fatiguée que les autres soirs. J’ai même plus envie de faire l’effort de parler avec les gens où je suis. 


À Saumur, j’ai vu le château d’en bas. L’épisode du vélo et des pieds dans la gadoue m’a un peu ralenti. Je me suis arrêtée chez un premier réparateur, il m’a nettoyé mon disque de frein. Ça a continué à couiner jusqu’à Gennes. Où j’ai sollicité un deuxième réparateur qui m’a dit que c’était mon étrier de frein qui était pas bien aligné. C’est réglé, mais bon, c’était assez désagréable de ne pas passer inaperçue auprès des anciens dans les villages. 

Y’a des jours comme ça. Mais c’était encore une belle journée de 43,8 km !

Ps : j’ai pas trouvé mieux comme titre. Faites des suggestions si vous voulez pour les étapes suivantes 😉

Étape 4 : Appelez moi tête de linotte

Sophie qui montre du doigt la pancarte d’entrée de la ville de Rigny-Ussé qui est posée à l’envers.

Je suis partie ce matin de Ballan-Miré à 8h30, comme les enfants qui vont à l’école. 

Ça m’a fait drôle parce que habituellement je prends mon temps le matin. 

Mon premier arrêt n’a pas été le moulin de Ballan et pour cause, je l’ai pas vu, il était caché derrière les grandes façades. La sortie de Ballan-Miré a été compliquée pour deux raisons : la première j’avais un autre logiciel GPS pour m’orienter : Osmand, et la seconde c’était pas forcément bien indiqué à chaque fois… du coup, je suis revenue à Komoot. (La suite à la fin du billet sur cette histoire d’orientation) 

Ça été le château de Villandry. Ma copine Anne-Claire, m’avait taquinée en me disant « Ne rate pas le château ! ».

 J’ai pris mon temps, pour cause j’avais oublié ma veste polaire chez elle. Du coup, il a fallu que j’attende sa pause déjeuner pour récupérer la veste pour ensuite avancer sur mon parcours. 

J’ai visité le château et les jardins. Au moins, j’ai flâné en long, large et en travers. C’est magnifique. Des plants de toutes sortes. Je ne savais pas que la marque Vilmorin venait d’ici. Je suis même montée au belvédère du château qui se trouve sur les hauteurs, le point du vue est assez joli. Dans la chambre des enfants du château, il y avait deux livres de la Comtesse de Ségur, ceux que j’affectionne sont particulièrement : Les malheurs de Sophie et Un bon petit diable. 


Côté pratique : il y a un tarif réduit pour les personnes handicapées à 7 euros l’entrée. J’ai demandé s’il y avait une consigne, oui ! Elle est à l’intérieur du château et cette fois-ci, pas besoin de pièces. C’est une consigne avec un code. Deux sacoches Ortlieb ou Vaude et un casque entrent aisément. 

Après avoir récupéré ma veste à sa pause déjeuner, je la remercie encore ici pour avoir accepté de me la ramener, sinon je rallongeais mon trajet. Ça aurait été bête… mais je ferai attention désormais ! 

En repartant, j’ai roulé sur un tronçon pavé à l’ancienne, mais vraiment à l’ancienne. Mon postérieur était pas content et mes cuisses, elles ont pleuré quand je me suis mise à pédaler en danseuse pour épargner mon postérieur… heureusement que ça n’a pas duré trop longtemps. Ce soir, je le paie cher, le baume du tigre rouge va être efficace.

En roulant, j’ai repensé à une remarque qu’on m’a faite sur Mastodon, « Pourquoi avoir peur de dévier de l’itinéraire fixé à l’avance, c’est un vélo sur rails ? »

Sur le coup, j’ai pas aimé la remarque, mais vu que j’ai réfléchi, ça m’a permis de voir que forcément, les personnes qui me répondent n’ont pas forcément toutes les infos. Effectivement, ça fait un ou deux jours que je trouve la batterie du téléphone problématique dans le sens où j’en ai besoin pour me repérer. 

Ça peut surprendre, mais en fait avec la surdité, j’ai été formatée à concevoir plusieurs plans pour contrôler les situations où je ne comprends pas. Ce formatage s’est appliqué aussi au reste de ma vie et non pas que pour la compréhension. 

On dirait pas, mais c’est une charge mentale supplémentaire en fait. Il faut arriver à lâcher prise, ce n’est pas toujours simple. Aujourd’hui, j’ai navigué une bonne partie de la journée le téléphone éteint. Je me rends compte que ce sont les visites et les photos qui me mettent la batterie dans les choux. Du coup, j’en fais moins, je profite vraiment de ma visite. Je me suis aussi fiée aux bornes de kilométrage et aux panneaux, j’ai davantage regardé autour de moi que mon téléphone. C’était effectivement plus agréable. 


Un château, ce n’était assez, j’ai fait aussi celui d’Ussé. Même chose pour le côté pratique : tarif réduit, les sacoches, les personnes à l’accueil me les ont gardées de côté le temps de la visite. 

Très joli château aussi, l’histoire de la belle au bois dormant, j’ai trouvé ça un peu gnangnan mais il en faut pour tout le monde. J’y ai vu aussi les bottes de 7 lieues. 

Je remets l’explication ici : « Les bottes de postillons permettaient de protéger les jambes de roues des caleches et des coup de pied de chevaux. Elles pèsent chacune 2 kg. Tous les 28 km, soit tous les 7 lieues, on trouvait des relais de postillons permettant de changer l’attelage fatigué contre un plus frais. Ces bottes sont naturellement devenues « bottes de 7 lieues ». »

Impression de campagne irlandaise, vue d’un champ aux tons rouges et verts avec un ciel bleu à peine voilé


J’ai eu des semblants de campagne irlandaise.

Et après j’ai roulé jusqu’à Savigny-sur-Véron. Globalement, la route était belle. Un peu de crachin ce matin, couvert à midi et grand soleil ce soir. J’ai la marque du cycliste. Ça, c’est fait.

Pour résumer : Ballan-miré – Savigny-sur-Véron, 40,6 kilomètres, 2 châteaux et leurs jardins. La nuit va être bonne !

Un château, deux châteaux, … 3e jour

Sophie qui pointe le panneau Amboise du doigt au bord de la route ( à l’abri des voitures)

Après un bon petit déjeuner, quelques caresses au chat appartenant aux propriétaires de la chambre d’hôtes. Le soleil n’était pas très haut. La rosée était encore présente. Il faisait un peu frisquet quand je suis partie à 10h.

Je suis allée directement au château de Chaumont-sur-Loire, ne l’ayant pas vraiment vu la veille. La matinée a servi principalement à flâner le long des jardins du parc du Château de Chaumont-sur-Loire. Le festival commence le 24 avril mais j’ai eu droit aux tulipes déjà présentes et surtout sur la fin de floraison. J’ai aussi visité le château, un de plus ! Je l’ai trouvé très joli.


Côté pratique : il y a des consignes pour pouvoir y laisser des sacoches MAIS attention ce sont des pièces de 2 euros qu’il faut. Une consigne suffit amplement pour 2 sacoches et un casque. Parking à vélo présent, la consigne est pas à côté. Ça aurait aurait eu le mérite d’être à côté… je ne sais pas pourquoi. L’entrée est gratuite pour la personne handicapée sur présentation de la CMI invalidité et tarif réduit pour son accompagnant. Le château est labellisé Tourisme & Handicap. Il existe des documents en braille et il peut être organisé des visites adaptées pour les personnes déficientes visuelles, sur réservation.

Cerise sur le gâteau, en repartant je vois une voiture se garer sur une place handicapée. Je m’arrête. Je regarde et j’attends… Je vois un père de famille sortir, je lui demande poliment s’il est en situation de handicap ou un membre dans le véhicule. Il me répond que non, mais que de toute façon, il gênait pas puisqu’il a grignoté un bout de la place mais qu’il y en a largement à côté. J’insiste poliment en lui expliquant qu’un fauteuil à besoin de place sur les côtés pour sortir et que ce n’est pas pour rien que les places sont larges. Il se résigne, et finalement la dame qui sort du véhicule achève de le convaincre que j’avais tort au moment que j’étais sur le point de partir. J’ai laissé tomber mais sur le principe j’étais embêtée. Si tout le monde fait comme eux, en fin de compte… ceux qui en ont le plus besoin ne peuvent jamais les utiliser, comment faire pour que ça soit plus efficace ? Des idées ?

Je suis finalement partie en passant par le port de Chaumont-sur-Loire, vers Amboise, 20 kilomètres le nez en l’air, tantôt les champs de colza, tantôt les champs d’herbes hautes que je ne saurais pas qualifier et tantôt des cépages de Gamay et autres. Ils bourgeonnaient de partout. La Loire encore à la hauteur de la route et de la piste cyclable.


J’aime beaucoup le vert tendre que je vois en forêt ou en bordure de piste cyclable. C’est doux, on sent que le printemps est tellement là. J’ai croisé à plusieurs reprises un couple que j’ai doublé, qui m’a doublé, et que j’ai redoublé en passant par un autre chemin qui était finalement plus court. C’était rigolo j’ai trouvé.

Amboise, ville où il y a des maisons à colombages, quelques sculptures en ville du type Calder. Je n’ai pas visité le château d’Amboise, ni le clos Lucé, la consigne étant assez loin du château. Je me suis contentée de les observer de loin.


Je ne sais pas ce qui se passe mais aujourd’hui, mon téléphone s’est vite déchargé par rapport à hier. Du coup, ça m’intrigue un peu. J’hésite à commander un gps et le faire livrer quelque part ou en acheter un pour justement gérer mieux que ça la batterie du téléphone. Idem pour mon support de téléphone, il a pris un coup de vieux aussi et donc n’est plus très visible. J’ai racheté un nouveau support mais je suis pas tranquille car j’ai peur que le téléphone tombe, c’est un support avec 4 bandes élastiques, je trouve que c’est en fin de compte assez pénible quand tu veux prendre des photos ou autre.

À cause de cette histoire, je suis allée à la gare d’Amboise en me disant que j’allais prendre le train pour Tours. Pas de bol, en début d’après-midi, le train n’était qu’à 16h35… 1h30 à attendre. J’avais le choix de soit pédaler et prendre le risque de ne plus avoir de plan à l’arrivée soit me reposer et avoir de quoi me guider entre Tours et Ballan-Miré où je suis ce soir.

Arrivée à Tours, je n’ai pas manqué d’aller voir la cathédrale Saint-Gatien et le château de Tours. Il me semblait dans mon souvenir plus gros que ça… et j’ai un peu roulé dans la ville, les rues sont très cyclables, mais c’est un peu anarchique, pas comme Orléans. Je me suis même pris un coup de lave-vitres en pleine poire d’un véhicule qui attendait à l’arrêt et qui m’a carrément pas calculé, je recommande pas l’expérience !


J’ai passé la soirée avec mon amie qui m’a accueillie et que je n’avais pas vue depuis bien longtemps, d’où la publication tardive de ce billet !

2ème étape : j’ai viré à tout vent

Sophie, cheveux ébouriffés, grand sourire faisant le signe du 2 avec en arrière-plan le château de Cheverny.

Ce matin, je suis partie aux alentours de 10h15. J’ai eu un peu de mal avec le froid. Une fois partie, ça allait, mais le plus dur était de partir.

j’ai retrouvé l’euro vélo 6, c’est une « autoroute » à vélo pour vulgariser un peu. L’inconvénient, c’est que je retrouve vite les mêmes paysages… la route est certes belle, mais bon, à force on s’en lasse un peu.
Le côté positif, c’est que je réfléchis un peu trop à ce que je vais vous raconter le soir après avoir vu toutes ces belles choses.

Ce matin, j’avais le vent face à moi, ça m’a pas trop aidée. Il fallait que je pédale un peu plus fort pour contrer le poids du vent, et pour pas me démotiver, je regardais intensément autour de moi. À un moment donné, les champs bougeaient au gré du vent, j’ai eu durant un instant l’impression d’avoir été projetée dans un de ces films de Miyazaki. Ces séquences où on vit le ciel tourmenté par le vent, et l’herbe qui danse avec le vent, qui bouge, qui se plie et se relève.

La Loire est toujours aussi haute. Je suis passée à des endroits où elle était limite au niveau de la piste cyclable. J’ai traversé quelques ponts où j’avais toujours un canard, un cygne, et des herbes aquatiques qui se couchaient sous la puissance du flux de l’eau. J’ai même surpris un faisan encore.

Traverser quelques villages pour y voir quelques églises comme celle de cour-sur-Loire, avec un semblant d’aqueduc plus loin. À certains endroits, les murs de pierres manquent de tomber.

Tu ne devineras jamais, j’ai retrouvé le nain d’Amélie Poulain. Il était entouré de tous ses copains, j’ai commencé à compter mais y’en avait trop. J’ai pas voulu y passer une heure devant cette jolie clôture, de peur que son propriétaire sorte !

petite maison à la clôture bleue ciel, on y voit une multitude de nains de jardins de toute sorte.


Arrivée à Blois, je suis allée voir un vélociste pour … la question que tout le monde veut poser mais ne la pose pas : « t’as pas mal au cul ? ». (Spoiler : si !)

Je me suis équipée d’un cuissard que je porte comme il faut. Ne faites pas les grands yeux, mais pas de sous-vêtement sous un cuissard. Ne me remerciez pas, vous ne regarderez plus les cyclistes de la même façon ! Cela dit, c’est efficace et confortable mais parfois, il faut plus d’un paramètre pour pas avoir mal au cul, pardon, aux fesses, ou au postérieur comme on peut dire aussi de façon élégante. J’ai finalement baissé ma selle vers l’avant, pour justement que ça soit plus confortable. Je rentre pas dans les détails, je crois que je vais choquer plus d’une âme sensible. (Fin de la parenthèse de t’as mal au cul ?)

Ce détail réglé, je suis allée voir le château de Blois. Je l’ai trouvé imposant et massif de l’extérieur. J’ai eu la possibilité de jeter un œil dans la cour intérieur du château. C’est drôlement joli quand même, un bel escalier en colimaçon gigantesque dans un coin, j’ai trouvé ça trop beau, d’autant plus que le soleil donnait dessus. Tu avais raison, Sylvie, il est beau !

Façade avant du château de Blois. Elle est massive et a beaucoup de fenêtres.


Je pensais faire l’aller-retour à Cheverny en train pour m’économiser un peu, sauf que… y’a pas de gare à Cheverny à cette époque de l’année. J’ai changé mon itinéraire à la dernière minute. J’ai fait un aller-retour en vélo au Château de Cheverny. Ben je regrette pas même si ça m’a coûté de l’énergie pour y aller. Traverser les forêts quand t’es seule et qu’il y a marqué chasse sur les pancartes, comment dire, je suis pas super tranquille. En plus, je suis toute seule. Prochaine fois, faudra que je m’époumone, paraît que ça fait du bien. Je rêvais d’aller aux Pays-Bas, voir les champs de tulipes. C’était l’occasion de les voir au Château de Cheverny. Des couleurs qui vont du jaune au violet en passant par le rouge, quelques arbres qui m’ont rappelé les hanami (sakuras en fleurs au Japon).

J’en ai pris plein les yeux. J’ai pris le temps de faire le tour du parc à pied, j’ai aussi visité le château. Le deuxième de ma vie. Il y avait des pièces en legos également, une copie du château, la joconde de Léonard de Vinci, le coffre renaissance, deux bassets et le tableau de Jeanne d’aragon.

Champ de tulipes avec un œuf de Pâques au milieu. On dirait une rivière multicolore, il y a plusieurs bandes de couleurs différentes, rose, jaune, rouge, jaune, rose, et ainsi de suite…


Côté pratique : prévoir du liquide parce qu’il n’y a pas de distributeur dans ce petit village. Ce fameux argent en espèces m’a servi à entreposer mes sacoches en sécurité le temps que je fasse un tour. J’avais enfilé un short par dessus mon cuissard et mis une polaire, parce que quand même faisait pas chaud chaud.
L’entrée (château et parc) est gratuite pour les personnes handicapées.

De retour à Blois, j’ai filé à la gare et j’ai pris un train pour aller à Chaumont-sur-loire.

Côté pratique point sncf : la région Centre a une carte gratuite annuelle pour les personnes qui possèdent une CMI invalidité, qui offre une réduction sur les Ter qui est de l’ordre de 33% la semaine, et 50% le week-end. L’aller Blois -Chaumont-sur-Loire m’a couté 2,20 euros. C’est valable aussi pour les ter centre qui vont à Paris Austerlitz.
Le vent de face depuis hier, c’est un peu fatiguant pour les oreilles. J’hésite à rouler sans implants, mais ça va pas rassurer mes proches… une autre histoire en perspective à vous raconter.

Mon propriétaire de gîte m’a téléphoné, il s’inquiétait pour moi alors que je m’étais arrêtée pour manger pour profiter de la chambre et vous écrire la journée tranquillement. J’ai trouvé ça vraiment chouette d’être attendue. Et surtout, surtout, je suis arrivée avant la grosse pluie alors que je l’ai eue à plusieurs reprises dans la forêt aux alentours de Cheverny. Une jolie étape de 66 kilomètres, demain, je serai sage, ou pas. On verra !

Première étape du challenge vélo

Je suis partie ce matin de chez moi en vélo, j’ai pris les transports en commun jusqu’à Gare de Lyon. De là, j’ai rejoint la Gare d’Austerlitz. Il a plu durant le changement de gare. j’ai pu tester l’efficacité de la gapette, ça marche bien, les lunettes de vue étaient au sec !

j’avais une crainte concernant l’embarquement à bord du train, mais effectivement, comme me l’a fait remarquer la communauté vélo, c’est une gare de plain pied. J’ai eu aucun souci à charger mon vélo et les sacoches.
Photo de la poste du train qui indique que nous sommes bien à Paris Austerlitz, on voit qu’il n’y a pas de marche pour monter.

Arrivée à Orléans, j’avais en tête d’aller voir la cathédrale pour voir si elle était toujours aussi belle que dans mon souvenir d’enfant. La rue Jeanne d’Arc a bien changé par contre… entre le tram et les pistes cyclables à Orléans. Elles sont superbes. Je veux les mêmes à Paris !


Je n’ai toutefois pas réussi à trouver des cotignacs, specialité orléanaise, les commerces étant souvent fermés le lundi… si un orléanais passe par ici et qu’il va sur Paris, je suis preneuse ! Ce sont des gourmandises que j’affectionnais enfant.

La Loire est assez haute, elle est sortie de son lit mais ça reste praticable. Le circuit que j’ai sélectionné est en partie l’euroroute vélo qui fait les bords de Loire. Il est très très bien balisé et entretenu. Le marquage est omniprésent.

Après avoir avalé quelques moucherons, croisé des chevaux et des ânes dans les pâturages, j’ai croisé deux poules ainsi qu’un faisan ! Les papillons étaient aussi de la partie. Les cyclistes sont généralement polis. J’ai aussi croisé une couleuvre, mais je ne lui ai pas demandé son 06, j’ai filé dare dare.

J’ai eu un peu de mal à gérer la chaleur au début. J’étais trop couverte, j’ai fini par trouver ce qui me convenait le mieux. J’ai eu beaucoup de vent de face, ça ne m’a pas aidée et mes implants ont pas aimé. J’ai eu des alertes d’environnement bruyant (aux alentours de 95 décibels), le vent a frotté les oreilles toute la journée, j’étais un peu soûlé de l’entendre ce son, j’ai quand même réussi à entendre les pépiements des oiseaux en forêt de Chambord.

Arrivée aux gîtes de Joséphine, j’ai déposé les sacoches, bu un peu, après 48 km, il me restait encore un peu d’énergie. Cerise sur le gâteau, je suis allée jusqu’au le château de Chambord. Un petit crochet de 22,5 km. Je suis rincée mais heureuse de ma journée.


Pas beaucoup de photos ici, j’ai pas une très bonne connexion réseau. Demain, direction Chaumont-sur-Loire !

J’arrête de pédaler dans la semoule : top départ !

femme équipée d’une tenue de cycliste, ainsi qu’un casque sur la tête et qui enjambe son vélo équipé de sacoches.

Après avoir passé la semaine à préparer mon itinéraire sur b.router, transposé dans Komoot.
J’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont conseillée sur la préparation du trajet, notamment celles du Fediverse. Cœur sur vous.

J’ai également fait quelques achats comme un cuissard, un gilet et une gapette pour mettre sous mon casque. Je reviendrai sur le sujet.

Un petit passage chez mon coiffeur préféré , pour justement remettre ces cheveux dans l’ordre et qu’ils soient faciles à ranger sous mon casque et que mes implants cochléaires tiennent bien.

Parce que oui, les implants cochléaires, c’est problématique quand on veut porter un casque puisqu’il y a une partie aimantée sur la tête. Si le casque est trop petit, les aimants se décollent et je n’entends plus ! J’ai trouvé le casque idéal même si c’est pas le modèle que je préfère mais c’est comme ça. Il n’existe pas à l’heure actuelle de casques pour les gens qui ont des implants cochléaires et encore, je ne suis pas certaine que ça soit possible puisque l’emplacement des aimants doit varier selon la morphologie des gens.

J’ai rempli mes sacoches hier soir, je pensais naïvement au départ que je remplirais qu’une sacoche. Mais après avoir mis toutes mes affaires sur la table et encore, j’ai pris le minimum à mon avis (qui est encore trop mais première expérience hein !). J’ai finalement rempli les deux sacoches qui seront placées à l’arrière du vélo.

Ce matin, départ pour Orléans en transports. De là, j’irai à Muides-sur-loire qui est ma première étape.

J’en profite pour également remercier mon conjoint de me soutenir dans mes challenges personnels. ❤️ Merci de m’accompagner tous les jours, un jour nous le referons à deux et dans les meilleures conditions qui soient. J’y vais en repérage. 😘

Bonne journée !

Est-ce que je pédale dans la semoule ?

carte de france avec un trajet indiqué d'orleans qui longe la loire et qui ensuite long les côtes de l'atlantique jusqu'à bordeaux.

Après avoir tourné cette belle page blanche, pris du temps à ne rien faire, quoi qu’on en dise, c’est tout un art ! C’est même un luxe de nos jours j’ai envie de dire. J’ai aussi pris le temps de sortir, de créer avec mes mains, de voir un peu ce qui se passait autour de moi dans la réalité (pas virtuelle qu’on se le dise).

Mais ces temps-ci, le fait de ne pas avancer, de stagner me prend à la gorge, je pédale dans la semoule. L’action me manque un peu (beaucoup). Entre quelques offres d’emploi et entretiens, j’ai regardé un peu les occasions qui se présentaient.

Après avoir vu le mont Fuji à vélo, j’ai donc décidé de faire un périple de 1000 kilomètres à vélo !

Je quitterai la région parisienne en train pour aller à Orléans. Parce que honnêtement quitter Paris à vélo, c’est pas drôle sans oublier la pollution.

À partir de là, je rejoindrai les bords de la Loire, pour la longer jusqu’à la mer en passant par quelques châteaux. J’ai prévu de faire une pause aux alentours de Nantes. Je verrai si je continue mon voyage ou pas, en fonction de mon état physique et moral. Je me laisse la possibilité d’aller jusqu’à Bordeaux en vélo, j’adorerais mais il faut parfois être réaliste.

S’il y a des personnes susceptibles de m’héberger une nuit, je suis preneuse, jusque là je suis en toute autonomie. Le départ est prévu pour dans 15 jours pour une durée de 15 à 20 jours. J’espère que la météo sera plus clémente qu’en ce moment.

Je raconterai mon voyage avec les sensations sonores en prime.

Vous me suivez ?

Une nouvelle page blanche

Chat noir sur le dos qui s'étire sur un lit. On voit qu'il baille en même temps les pattes allongées en l'air

Mon dernier voyage d’octobre dernier m’a fait prendre conscience de pas mal de choses personnellement mais aussi professionnellement.

Après une dernière mission très enrichissante à tous les niveaux, j’ai quitté mon employeur mi-février.

De nombreuses personnes m’ont demandé ce que j’allais faire, où j’allais, et à vrai dire, je ne sais pas. Ce n’était pas planifié, tout comme mon voyage impromptu. C’est aussi bien.

À l’heure actuelle, je suis chez Pôle Emploi ou FranceTravail (l’un ou l’autre, je sais pas puisque j’ai des courriers des deux entités). Mais je revis. 

Mes journées sont variées, parfois chargées et parfois propices à exercer l’art de ne rien faire. Quand je suis à la maison, mes deux chattes qui sont ravies puisqu’elles passent leur temps à être collées contre moi, à ne pas me quitter d’une semelle, quand je me mets à l’ordinateur, j’ai désormais un chat sur les bras. 

J’occupe de mon temps à de nombreuses choses que je ne faisais pas lorsque j’étais en poste. Je fais de nouvelles choses. Je redécouvre.

Apprendre à se poser et regarder autour de moi ce qui se passe, je ne vois plus les choses de la même manière même si parfois mon cerveau me ramène à ce que je faisais avant : l’accessibilité numérique. Je surveille tout ça de loin, je note, j’apprends, j’assimile, tapie dans mon coin.

Regarder, écouter, analyser les sons, faire la liaison entre ce que j’ai pu voir et entendre. J’ai des choses à raconter, c’est certain, la plume, elle aussi a pris quelques congés, et puis égoïstement vouloir garder des choses pour moi, même si je sais que les lecteurs du blog apprécient mes billets. 

À l’écoute du marché, réfléchir à ce que je souhaiterais pour mon futur professionnel. S’autoriser désormais à vouloir le meilleur pour moi et non plus vouloir essayer d’être ce petit rond qui veut rentrer dans un carré. J’ai tenté pendant plusieurs années l’exercice du petit rond qui voulait rentrer dans un carré. Je dois vous le dire : ça ne marche pas.

Un rond ne rentre pas dans un carré. Je suis désormais un petit rond qui veut vivre, sans avoir à rentrer dans un carré. 

Quels ingrédients pour 2024 ?

Session zoom où on voit à gauche la slide "A roadmap to inclusive : Reaping the benefits", juste au dessus un bloc contenant le texte transcrit de ce qui est dit en live, à droite en haut vue sur Denis Boudreau et en bas à droite l'interprète ASL : Lizzy.

C’est vrai que je n’ai pas encore souhaité la bonne année par ici.

Alors, si jamais vous prenez des résolutions pour cette nouvelle année 2024, du style : Je décide de faire de mon lieu de travail un environnement inclusif !

J’ai assisté ce soir au webinaire de Denis Boudreau qui fût fort intéressant même si c’était en anglais. C’était une intervention transcrite et traduite en ASL (American Sign Language)

Dans ce webinaire d’une heure, il a donné les 15 clés pour un milieu de travail diversifié et responsabilisé pour un leadership inclusif. Le but étant que chacun se sente valorisé et respecté.

Je vous recommande chaudement le dernier ouvrage de Denis Boudreau, « The inclusive speaker » (en anglais) ainsi que son profil linkedin qui nous rappelle régulièrement les clés pour une inclusion réussie, et pas n’importe comment s’il vous plait 🙂

✨ Sur ce, je vous souhaite une excellente et heureuse année 2024 avec quelques ingrédients magiques : accessibilité, bienveillance, inclusion et surtout la santé.

Merci de bien vouloir patienter …

Téléphone avec un fil qui relie le combiné au terminal. Les chiffres s'obtiennent en les tournant sur l'interface du téléphone. Téléphone du 20e siècle. Il n'a rien de digital.

ou l’art d’apprendre à parler au téléphone.

Merci de bien vouloir patienter qu’une secrétaire prenne votre appel.
Votre appel est susceptible d’être enregistré.
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Oui, allô ?
Allô, je ne vous entends pas.
Allô, madame, c’est pour …
Allô, je ne vous entends pas.  
[Communication terminée]

Il est 8h du matin, aucun service de transcription écrite de la parole assistée d’un humain est disponible à cette heure-ci, pourtant il y a de nombreux services qui ouvrent à cette heure-ci. Je parlerai d’un cabinet de professionnels de santé, équipé d’un secrétariat volant. Ceux-là, ce sont les pires (ou pas). Il faut traiter les appels le plus rapidement possible. Je le sais d’avance.

Je n’ai pas eu le temps de lire la transcription écrite que ca avait déjà raccroché. Comment expliquer l’inaccessibilité que je subis dès le matin, dès le réveil ou presque. La sensation désagréable de prendre une douche froide.

Je sais qu’avec mes implants j’ai fait énormément de progrès, que je reconnais plein de mots, mais dans ces moments-là, j’aime bien me sécuriser et commencer ma journée correctement.

Je constate que chez les personnes entendantes, le silence n’a pas sa place.

Jamais.

S’il y a un blanc au téléphone, on croit que c’est la communication qui est parasitée, si c’est dans une conversation, ça peut être signe de malaise ou je ne sais quoi et si c’est dans une réunion, la parole est vite prise.

Il suffit d’attendre 3 ou 5 secondes, ça peut paraître une éternité mais non. C’est le temps qu’il nous faut parfois pour lire et réagir quand on dépend de la transcription d’un contenu tiers.

Tip Accessibilité : S’il vous plaît, si vous avez en face de vous une personne qui a un handicap de « communication », comptez jusqu’à 3 ou 5 dans votre tête et ensuite vous pouvez recommencer votre phrase pour ensuite passer à autre chose.

Qui a dit que le silence est d’or ?

PS : non, ce n’est pas toi qui es visé.