J’ai quitté St Vincent sur jard ce matin, il faisait frais mais le soleil était là. Ça compense sur la fraîcheur.
J’ai longé les côtes jusqu’à la Tranche sur mer. Tantôt, des forêts domaniales de pins, tantôt de la piste cyclable le long de la mer.
Cette alternance était pas mal sur les 30 premiers kilomètres.
Je me suis rendue compte que je sortais de ma zone de confort quand j’étais en forêt, pourquoi ? Le sol est blanc, quand le soleil est haut, il y a une sorte d’ombre chinoise des arbres et de leurs feuillages.
Ces ombres font que je ne vois pas forcément les trous qui sont sur le chemin et je les évite trop tard. Les prendre de plein fouet alors que je n’ai pas d’amortisseurs sur mon vélo, c’est un peu rude !
Je me suis rendue compte hier soir en parlant avec Marie-Andrée, que j’avais perdu la notion du temps. Je ne me rappelais plus quel jour on était hier.
Preuve que j’ai totalement déconnecté de la réalité et que je ne suis pas pressée de retourner à la civilisation bien qu’il le faudra à un moment donné !
Par curiosité, j’ai pesé mes sacoches avant de partir de St Gilles Croix de vie, je voulais en parler et j’ai oublié. En ayant pris le strict minimum, mes sacoches font respectivement 6 et 7 kilos. Côté technique, j’ai quand même un équipement de pluie (veste, pantalon), une paire de baskets supplémentaires au cas où la première paire serait trempée, deux chambres à air, des rustines, des outils pour changer les pneus, une pompe électronique, des réflecteurs pour la route, un gilet jaune, une microfibre pour essuyer le vélo quand il est un peu trop sale ainsi que le chargeur de la batterie.
Dans l’autre sacoche, il y a ma polaire, trois tee-shirts, un pantalon en fibre de bambou, un short, des sous-vêtements, mes 3 pads que je peux changer dans mon cuissard.



C’est un cuissard où tu ne changes que le fond, (qui fait aussi pad menstruel, ça a son importance aussi) et ça prend beaucoup moins de place. Trousse de toilette, pharmacie d’urgence et solaire, trousse numérique qui contient le chargeur de mes implants cochléaires, mes câbles pour ma montre, mon téléphone et mon iPad, du ravitaillement alimentaire ainsi que mes deux gourdes d’eau pour la journée.
Après, je dois dire que les 20 derniers kilomètres, je les ai trouvés sacrément longs. L’endurance mentale en a pris un coup, je me persuadais toute seule que ça allait être sympa à chaque virage, descente, mais quand tu ne connais pas le chemin, tu repousses tes limites en permanence.
Des lignes droites dans les marais, exposée de plein fouet au vent, la poussière de la route et au soleil. Une chose est certaine, en rentrant à Paris il faudra que je change les filtres de mes implants cochléaires car le son sera dégradé je pense avec tout ce sable, cette poussière qui s’est accumulée le long de ce voyage. Je réalise que ça fait déjà presque deux semaines que je suis partie de Paris.
J’ai été accompagnée par les oiseaux cette fois-ci. J’ai aussi essayé de prendre des empreintes sonores de la mer, des oiseaux, des bruits alentours pour les copines aveugles. Comment faire pour éviter d’avoir le bruit du vent dans mon enregistrement ? Si vous avez des astuces je prends !

Ce soir, je suis à Marans. Un très joli petit village qui a un port.
Cette étape de St Vincent sur jard – Marans fait tout de même 64,4 kilomètres.
Demain, direction La Rochelle !

















































