2ème étape : j’ai viré à tout vent

Sophie, cheveux ébouriffés, grand sourire faisant le signe du 2 avec en arrière-plan le château de Cheverny.

Ce matin, je suis partie aux alentours de 10h15. J’ai eu un peu de mal avec le froid. Une fois partie, ça allait, mais le plus dur était de partir.

j’ai retrouvé l’euro vélo 6, c’est une « autoroute » à vélo pour vulgariser un peu. L’inconvénient, c’est que je retrouve vite les mêmes paysages… la route est certes belle, mais bon, à force on s’en lasse un peu.
Le côté positif, c’est que je réfléchis un peu trop à ce que je vais vous raconter le soir après avoir vu toutes ces belles choses.

Ce matin, j’avais le vent face à moi, ça m’a pas trop aidée. Il fallait que je pédale un peu plus fort pour contrer le poids du vent, et pour pas me démotiver, je regardais intensément autour de moi. À un moment donné, les champs bougeaient au gré du vent, j’ai eu durant un instant l’impression d’avoir été projetée dans un de ces films de Miyazaki. Ces séquences où on vit le ciel tourmenté par le vent, et l’herbe qui danse avec le vent, qui bouge, qui se plie et se relève.

La Loire est toujours aussi haute. Je suis passée à des endroits où elle était limite au niveau de la piste cyclable. J’ai traversé quelques ponts où j’avais toujours un canard, un cygne, et des herbes aquatiques qui se couchaient sous la puissance du flux de l’eau. J’ai même surpris un faisan encore.

Traverser quelques villages pour y voir quelques églises comme celle de cour-sur-Loire, avec un semblant d’aqueduc plus loin. À certains endroits, les murs de pierres manquent de tomber.

Tu ne devineras jamais, j’ai retrouvé le nain d’Amélie Poulain. Il était entouré de tous ses copains, j’ai commencé à compter mais y’en avait trop. J’ai pas voulu y passer une heure devant cette jolie clôture, de peur que son propriétaire sorte !

petite maison à la clôture bleue ciel, on y voit une multitude de nains de jardins de toute sorte.


Arrivée à Blois, je suis allée voir un vélociste pour … la question que tout le monde veut poser mais ne la pose pas : « t’as pas mal au cul ? ». (Spoiler : si !)

Je me suis équipée d’un cuissard que je porte comme il faut. Ne faites pas les grands yeux, mais pas de sous-vêtement sous un cuissard. Ne me remerciez pas, vous ne regarderez plus les cyclistes de la même façon ! Cela dit, c’est efficace et confortable mais parfois, il faut plus d’un paramètre pour pas avoir mal au cul, pardon, aux fesses, ou au postérieur comme on peut dire aussi de façon élégante. J’ai finalement baissé ma selle vers l’avant, pour justement que ça soit plus confortable. Je rentre pas dans les détails, je crois que je vais choquer plus d’une âme sensible. (Fin de la parenthèse de t’as mal au cul ?)

Ce détail réglé, je suis allée voir le château de Blois. Je l’ai trouvé imposant et massif de l’extérieur. J’ai eu la possibilité de jeter un œil dans la cour intérieur du château. C’est drôlement joli quand même, un bel escalier en colimaçon gigantesque dans un coin, j’ai trouvé ça trop beau, d’autant plus que le soleil donnait dessus. Tu avais raison, Sylvie, il est beau !

Façade avant du château de Blois. Elle est massive et a beaucoup de fenêtres.


Je pensais faire l’aller-retour à Cheverny en train pour m’économiser un peu, sauf que… y’a pas de gare à Cheverny à cette époque de l’année. J’ai changé mon itinéraire à la dernière minute. J’ai fait un aller-retour en vélo au Château de Cheverny. Ben je regrette pas même si ça m’a coûté de l’énergie pour y aller. Traverser les forêts quand t’es seule et qu’il y a marqué chasse sur les pancartes, comment dire, je suis pas super tranquille. En plus, je suis toute seule. Prochaine fois, faudra que je m’époumone, paraît que ça fait du bien. Je rêvais d’aller aux Pays-Bas, voir les champs de tulipes. C’était l’occasion de les voir au Château de Cheverny. Des couleurs qui vont du jaune au violet en passant par le rouge, quelques arbres qui m’ont rappelé les hanami (sakuras en fleurs au Japon).

J’en ai pris plein les yeux. J’ai pris le temps de faire le tour du parc à pied, j’ai aussi visité le château. Le deuxième de ma vie. Il y avait des pièces en legos également, une copie du château, la joconde de Léonard de Vinci, le coffre renaissance, deux bassets et le tableau de Jeanne d’aragon.

Champ de tulipes avec un œuf de Pâques au milieu. On dirait une rivière multicolore, il y a plusieurs bandes de couleurs différentes, rose, jaune, rouge, jaune, rose, et ainsi de suite…


Côté pratique : prévoir du liquide parce qu’il n’y a pas de distributeur dans ce petit village. Ce fameux argent en espèces m’a servi à entreposer mes sacoches en sécurité le temps que je fasse un tour. J’avais enfilé un short par dessus mon cuissard et mis une polaire, parce que quand même faisait pas chaud chaud.
L’entrée (château et parc) est gratuite pour les personnes handicapées.

De retour à Blois, j’ai filé à la gare et j’ai pris un train pour aller à Chaumont-sur-loire.

Côté pratique point sncf : la région Centre a une carte gratuite annuelle pour les personnes qui possèdent une CMI invalidité, qui offre une réduction sur les Ter qui est de l’ordre de 33% la semaine, et 50% le week-end. L’aller Blois -Chaumont-sur-Loire m’a couté 2,20 euros. C’est valable aussi pour les ter centre qui vont à Paris Austerlitz.
Le vent de face depuis hier, c’est un peu fatiguant pour les oreilles. J’hésite à rouler sans implants, mais ça va pas rassurer mes proches… une autre histoire en perspective à vous raconter.

Mon propriétaire de gîte m’a téléphoné, il s’inquiétait pour moi alors que je m’étais arrêtée pour manger pour profiter de la chambre et vous écrire la journée tranquillement. J’ai trouvé ça vraiment chouette d’être attendue. Et surtout, surtout, je suis arrivée avant la grosse pluie alors que je l’ai eue à plusieurs reprises dans la forêt aux alentours de Cheverny. Une jolie étape de 66 kilomètres, demain, je serai sage, ou pas. On verra !

Première étape du challenge vélo

Je suis partie ce matin de chez moi en vélo, j’ai pris les transports en commun jusqu’à Gare de Lyon. De là, j’ai rejoint la Gare d’Austerlitz. Il a plu durant le changement de gare. j’ai pu tester l’efficacité de la gapette, ça marche bien, les lunettes de vue étaient au sec !

j’avais une crainte concernant l’embarquement à bord du train, mais effectivement, comme me l’a fait remarquer la communauté vélo, c’est une gare de plain pied. J’ai eu aucun souci à charger mon vélo et les sacoches.
Photo de la poste du train qui indique que nous sommes bien à Paris Austerlitz, on voit qu’il n’y a pas de marche pour monter.

Arrivée à Orléans, j’avais en tête d’aller voir la cathédrale pour voir si elle était toujours aussi belle que dans mon souvenir d’enfant. La rue Jeanne d’Arc a bien changé par contre… entre le tram et les pistes cyclables à Orléans. Elles sont superbes. Je veux les mêmes à Paris !


Je n’ai toutefois pas réussi à trouver des cotignacs, specialité orléanaise, les commerces étant souvent fermés le lundi… si un orléanais passe par ici et qu’il va sur Paris, je suis preneuse ! Ce sont des gourmandises que j’affectionnais enfant.

La Loire est assez haute, elle est sortie de son lit mais ça reste praticable. Le circuit que j’ai sélectionné est en partie l’euroroute vélo qui fait les bords de Loire. Il est très très bien balisé et entretenu. Le marquage est omniprésent.

Après avoir avalé quelques moucherons, croisé des chevaux et des ânes dans les pâturages, j’ai croisé deux poules ainsi qu’un faisan ! Les papillons étaient aussi de la partie. Les cyclistes sont généralement polis. J’ai aussi croisé une couleuvre, mais je ne lui ai pas demandé son 06, j’ai filé dare dare.

J’ai eu un peu de mal à gérer la chaleur au début. J’étais trop couverte, j’ai fini par trouver ce qui me convenait le mieux. J’ai eu beaucoup de vent de face, ça ne m’a pas aidée et mes implants ont pas aimé. J’ai eu des alertes d’environnement bruyant (aux alentours de 95 décibels), le vent a frotté les oreilles toute la journée, j’étais un peu soûlé de l’entendre ce son, j’ai quand même réussi à entendre les pépiements des oiseaux en forêt de Chambord.

Arrivée aux gîtes de Joséphine, j’ai déposé les sacoches, bu un peu, après 48 km, il me restait encore un peu d’énergie. Cerise sur le gâteau, je suis allée jusqu’au le château de Chambord. Un petit crochet de 22,5 km. Je suis rincée mais heureuse de ma journée.


Pas beaucoup de photos ici, j’ai pas une très bonne connexion réseau. Demain, direction Chaumont-sur-Loire !

J’arrête de pédaler dans la semoule : top départ !

femme équipée d’une tenue de cycliste, ainsi qu’un casque sur la tête et qui enjambe son vélo équipé de sacoches.

Après avoir passé la semaine à préparer mon itinéraire sur b.router, transposé dans Komoot.
J’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont conseillée sur la préparation du trajet, notamment celles du Fediverse. Cœur sur vous.

J’ai également fait quelques achats comme un cuissard, un gilet et une gapette pour mettre sous mon casque. Je reviendrai sur le sujet.

Un petit passage chez mon coiffeur préféré , pour justement remettre ces cheveux dans l’ordre et qu’ils soient faciles à ranger sous mon casque et que mes implants cochléaires tiennent bien.

Parce que oui, les implants cochléaires, c’est problématique quand on veut porter un casque puisqu’il y a une partie aimantée sur la tête. Si le casque est trop petit, les aimants se décollent et je n’entends plus ! J’ai trouvé le casque idéal même si c’est pas le modèle que je préfère mais c’est comme ça. Il n’existe pas à l’heure actuelle de casques pour les gens qui ont des implants cochléaires et encore, je ne suis pas certaine que ça soit possible puisque l’emplacement des aimants doit varier selon la morphologie des gens.

J’ai rempli mes sacoches hier soir, je pensais naïvement au départ que je remplirais qu’une sacoche. Mais après avoir mis toutes mes affaires sur la table et encore, j’ai pris le minimum à mon avis (qui est encore trop mais première expérience hein !). J’ai finalement rempli les deux sacoches qui seront placées à l’arrière du vélo.

Ce matin, départ pour Orléans en transports. De là, j’irai à Muides-sur-loire qui est ma première étape.

J’en profite pour également remercier mon conjoint de me soutenir dans mes challenges personnels. ❤️ Merci de m’accompagner tous les jours, un jour nous le referons à deux et dans les meilleures conditions qui soient. J’y vais en repérage. 😘

Bonne journée !

Est-ce que je pédale dans la semoule ?

carte de france avec un trajet indiqué d'orleans qui longe la loire et qui ensuite long les côtes de l'atlantique jusqu'à bordeaux.

Après avoir tourné cette belle page blanche, pris du temps à ne rien faire, quoi qu’on en dise, c’est tout un art ! C’est même un luxe de nos jours j’ai envie de dire. J’ai aussi pris le temps de sortir, de créer avec mes mains, de voir un peu ce qui se passait autour de moi dans la réalité (pas virtuelle qu’on se le dise).

Mais ces temps-ci, le fait de ne pas avancer, de stagner me prend à la gorge, je pédale dans la semoule. L’action me manque un peu (beaucoup). Entre quelques offres d’emploi et entretiens, j’ai regardé un peu les occasions qui se présentaient.

Après avoir vu le mont Fuji à vélo, j’ai donc décidé de faire un périple de 1000 kilomètres à vélo !

Je quitterai la région parisienne en train pour aller à Orléans. Parce que honnêtement quitter Paris à vélo, c’est pas drôle sans oublier la pollution.

À partir de là, je rejoindrai les bords de la Loire, pour la longer jusqu’à la mer en passant par quelques châteaux. J’ai prévu de faire une pause aux alentours de Nantes. Je verrai si je continue mon voyage ou pas, en fonction de mon état physique et moral. Je me laisse la possibilité d’aller jusqu’à Bordeaux en vélo, j’adorerais mais il faut parfois être réaliste.

S’il y a des personnes susceptibles de m’héberger une nuit, je suis preneuse, jusque là je suis en toute autonomie. Le départ est prévu pour dans 15 jours pour une durée de 15 à 20 jours. J’espère que la météo sera plus clémente qu’en ce moment.

Je raconterai mon voyage avec les sensations sonores en prime.

Vous me suivez ?

Une nouvelle page blanche

Chat noir sur le dos qui s'étire sur un lit. On voit qu'il baille en même temps les pattes allongées en l'air

Mon dernier voyage d’octobre dernier m’a fait prendre conscience de pas mal de choses personnellement mais aussi professionnellement.

Après une dernière mission très enrichissante à tous les niveaux, j’ai quitté mon employeur mi-février.

De nombreuses personnes m’ont demandé ce que j’allais faire, où j’allais, et à vrai dire, je ne sais pas. Ce n’était pas planifié, tout comme mon voyage impromptu. C’est aussi bien.

À l’heure actuelle, je suis chez Pôle Emploi ou FranceTravail (l’un ou l’autre, je sais pas puisque j’ai des courriers des deux entités). Mais je revis. 

Mes journées sont variées, parfois chargées et parfois propices à exercer l’art de ne rien faire. Quand je suis à la maison, mes deux chattes qui sont ravies puisqu’elles passent leur temps à être collées contre moi, à ne pas me quitter d’une semelle, quand je me mets à l’ordinateur, j’ai désormais un chat sur les bras. 

J’occupe de mon temps à de nombreuses choses que je ne faisais pas lorsque j’étais en poste. Je fais de nouvelles choses. Je redécouvre.

Apprendre à se poser et regarder autour de moi ce qui se passe, je ne vois plus les choses de la même manière même si parfois mon cerveau me ramène à ce que je faisais avant : l’accessibilité numérique. Je surveille tout ça de loin, je note, j’apprends, j’assimile, tapie dans mon coin.

Regarder, écouter, analyser les sons, faire la liaison entre ce que j’ai pu voir et entendre. J’ai des choses à raconter, c’est certain, la plume, elle aussi a pris quelques congés, et puis égoïstement vouloir garder des choses pour moi, même si je sais que les lecteurs du blog apprécient mes billets. 

À l’écoute du marché, réfléchir à ce que je souhaiterais pour mon futur professionnel. S’autoriser désormais à vouloir le meilleur pour moi et non plus vouloir essayer d’être ce petit rond qui veut rentrer dans un carré. J’ai tenté pendant plusieurs années l’exercice du petit rond qui voulait rentrer dans un carré. Je dois vous le dire : ça ne marche pas.

Un rond ne rentre pas dans un carré. Je suis désormais un petit rond qui veut vivre, sans avoir à rentrer dans un carré. 

Quels ingrédients pour 2024 ?

Session zoom où on voit à gauche la slide "A roadmap to inclusive : Reaping the benefits", juste au dessus un bloc contenant le texte transcrit de ce qui est dit en live, à droite en haut vue sur Denis Boudreau et en bas à droite l'interprète ASL : Lizzy.

C’est vrai que je n’ai pas encore souhaité la bonne année par ici.

Alors, si jamais vous prenez des résolutions pour cette nouvelle année 2024, du style : Je décide de faire de mon lieu de travail un environnement inclusif !

J’ai assisté ce soir au webinaire de Denis Boudreau qui fût fort intéressant même si c’était en anglais. C’était une intervention transcrite et traduite en ASL (American Sign Language)

Dans ce webinaire d’une heure, il a donné les 15 clés pour un milieu de travail diversifié et responsabilisé pour un leadership inclusif. Le but étant que chacun se sente valorisé et respecté.

Je vous recommande chaudement le dernier ouvrage de Denis Boudreau, « The inclusive speaker » (en anglais) ainsi que son profil linkedin qui nous rappelle régulièrement les clés pour une inclusion réussie, et pas n’importe comment s’il vous plait 🙂

✨ Sur ce, je vous souhaite une excellente et heureuse année 2024 avec quelques ingrédients magiques : accessibilité, bienveillance, inclusion et surtout la santé.

Merci de bien vouloir patienter …

Téléphone avec un fil qui relie le combiné au terminal. Les chiffres s'obtiennent en les tournant sur l'interface du téléphone. Téléphone du 20e siècle. Il n'a rien de digital.

ou l’art d’apprendre à parler au téléphone.

Merci de bien vouloir patienter qu’une secrétaire prenne votre appel.
Votre appel est susceptible d’être enregistré.
Merci de bien vouloir patienter qu’une secrétaire prenne votre appel.
Votre appel est susceptible d’être enregistré.

Oui, allô ?
Allô, je ne vous entends pas.
Allô, madame, c’est pour …
Allô, je ne vous entends pas.  
[Communication terminée]

Il est 8h du matin, aucun service de transcription écrite de la parole assistée d’un humain est disponible à cette heure-ci, pourtant il y a de nombreux services qui ouvrent à cette heure-ci. Je parlerai d’un cabinet de professionnels de santé, équipé d’un secrétariat volant. Ceux-là, ce sont les pires (ou pas). Il faut traiter les appels le plus rapidement possible. Je le sais d’avance.

Je n’ai pas eu le temps de lire la transcription écrite que ca avait déjà raccroché. Comment expliquer l’inaccessibilité que je subis dès le matin, dès le réveil ou presque. La sensation désagréable de prendre une douche froide.

Je sais qu’avec mes implants j’ai fait énormément de progrès, que je reconnais plein de mots, mais dans ces moments-là, j’aime bien me sécuriser et commencer ma journée correctement.

Je constate que chez les personnes entendantes, le silence n’a pas sa place.

Jamais.

S’il y a un blanc au téléphone, on croit que c’est la communication qui est parasitée, si c’est dans une conversation, ça peut être signe de malaise ou je ne sais quoi et si c’est dans une réunion, la parole est vite prise.

Il suffit d’attendre 3 ou 5 secondes, ça peut paraître une éternité mais non. C’est le temps qu’il nous faut parfois pour lire et réagir quand on dépend de la transcription d’un contenu tiers.

Tip Accessibilité : S’il vous plaît, si vous avez en face de vous une personne qui a un handicap de « communication », comptez jusqu’à 3 ou 5 dans votre tête et ensuite vous pouvez recommencer votre phrase pour ensuite passer à autre chose.

Qui a dit que le silence est d’or ?

PS : non, ce n’est pas toi qui es visé.

T’as envie de faire pipi ?

3 entrées, une entrée pour les femmes, une entrée pour les personnes handicapées (en fauteuil en particulier) et une entrée pour les hommes. Quelques passants devant. On y voit la bande podotactile également qui mène aux toilettes

Tu te demandes bien ce que je vais raconter aujourd’hui, et puis quelle punchline ! 🙂

J’aime bien en fait. Ca interpelle et ça dénote sur les réseaux, surtout, surtout, c’est humain (sans oublier les personnes qui sont dialysées ou stomisées).

D’accord, j’ai énoncé une éventualité, l’humain fait pipi. Est-ce que vous voyez où je veux en venir ?

À Paris, les toilettes, en toute franchise, si ce n’est pas chez soi, on évite d’y aller à l’extérieur parce que des surprises, y’en a. Et avec les JO 2024 qui arrivent, j’ai un peu peur du résultat. C’était la parenthèse française.

Durant mon voyage au Japon, j’ai découvert des toilettes publiques qui pouvaient surprendre.

Il y a des toilettes publiques partout, mais quand je dis partout, c’est partout. C’est à dire qu’on peut y aller sans s’inquiéter de savoir si l’état des lieux va être correct ou pas. C’est comme à la maison. Je ne me suis jamais posé la question durant mon voyage. J’avais envie de faire pipi, j’y allais et je continuais ma journée.

Les toilettes au Japon, déjà, il y a la petite douchette automatisée. Je dois J’ai vu des toilettes équipées pour la plupart et parfois sans.
Presque toujours, il y avait du papier. À Paris, le papier il est inexistant hein.
Mais très souvent il y avait la douchette, avec tous les petits boutons qui nettoient ce qu’il faut (je vous laisse imaginer la scène, je ne l’écrirai pas), un bouton pour activer une petite musique ou un son de chasse d’eau pour couvrir mon intimité. C’est quand même royal !

Point accessibilité : les boutons sont tous transcrits en braille, en kanji, anglais et iconographie. Ils répondent aux besoins d’une population entière.

Plaque avec les boutons décrits en braille également. Stop, Arroser les fesses, Arroser le sexe féminin et relever la lunette des toilettes ainsi qu'un bouton pour régler la pression de l'eau.

Mais ce que vous savez pas, ou pas encore, c’est que parfois, on a la surprise de poser son arrière train sur une lunette de toilettes chauffée, oui. Ça m’est arrivé à plusieurs reprises. Que ce soit dans un domicile, un restaurant, un lieu public ou encore dans le métro. C’est vraiment agréable et je vous souhaite de découvrir cette expérience inédite.

Toilettes avec lunette fermée, deux rouleaux de papier prêts à l'usage, ainsi qu'un tableau de bord pour commander les toilettes (ouverture/fermeture, nettoyage, stop et pression de l'eau)

Les toilettes dans les lieux publics, c’est souvent genré. Femmes, hommes et c’est tout. C’est le cas en France. Sans oublier que souvent la table à langer, elle est chez la femme et jamais chez l’homme.
Au Japon, la table à langer est présente partout. Ca peut être un papa avec un bébé, ou une maman avec un bébé. On se pose pas la question.

Siège bébé situé face aux toilettes permettant au parent de faire ses besoins tout en gardant son enfant sous les yeux.

J’ai beaucoup aimé le fait qu’on ait la possibilité de mettre son enfant avec soi dans les toilettes, j’aurais aimé que ça soit possible quand mon fils était bébé. Va faire pipi avec un bébé quand t’es à l’extérieur, c’est un peu mission impossible ou alors tu as trouze mille techniques.

Au Japon, on a très souvent des toilettes Femmes, Hommes, Personnes handicapées, et … ce que vous savez pas encore non plus et que vous allez bientôt savoir, c’est qu’il y a également des toilettes non-genrées. Enfin, j’ai compris ça comme ça. Je partage simplement mes découvertes. J’ai trouvé ça super.

Plaque de toilettes représentant un homme, une femme, une personne en fauteuil, une personne cardiaque (homme avec symbole + en bas à droite du bonhomme), un enfant et une barre arc-en-ciel

Entendre à l’interphone quand tu es sourde…

Saviez-vous que les interphones sont les ennemis des personnes sourdes ?

Pas plus tard que ce matin, mon interphone a sonné méchamment à tel point que j’ai cru que la personne à l’autre bout du combiné était bloquée sur le bouton d’appel.

Je déteste les interphones. Ce sont pas mes amis.

Je les déteste et pourquoi ? Parce que je peux mimer le fait de mettre le combiné sur mon oreille, ça n’empêche pas que je peux éventuellement entendre du bruit dans ce combiné mais je ne comprends pas !

Entendre n’est pas comprendre.

Ce matin, j’ai décroché à la première sonnerie, j’ai parlé dans le combiné, ça a re-sonné direct dans mon oreille, autant dire que c’est très désagréable. J’ai re-parlé dans le combiné un peu plus fort en me disant qu’il entendait pas ce que je disais. L’avantage ou l’inconvénient de la surdité, c’est que je suis tout le temps à me préparer à toutes les réponses possibles d’un seul coup.

Finalement c’est fatiguant de prévoir une réponse A, si c’est pas la réponse A, ca va être la réponse B, et que ce n’est pas la réponse B, mais la réponse C… À la fin, je suis un peu agacée pour être polie, parce que quand même… je veux bien faire des efforts mais je ne peux pas faire des efforts surhumains. C’est fatiguant !

Ça a re-sonné encore, parce que finalement le livreur n’a pas fait l’effort de checker sur son paquet à livrer les différentes informations. À la fin, j’ai dû sortir pour réceptionner le paquet et j’ai dû lui dire que je n’entendais pas.

Comment savoir que la porte est ouverte ? En général, j’ai la main sur la porte et j’attends de ressentir une vibration pour ouvrir celle-ci.
S’il n’y a pas de vibration, alors j’attends un temps raisonnable pour que mon interlocuteur ait le temps d’ouvrir et je pousse la porte par intermittence, jusqu’à réussir à ouvrir la porte pendant que le loquet s’ouvre.

Et puis, pour mes amis aveugles ou malvoyants, souvent les interphones ne sont pas accessibles car il n’y a pas d’informations indiquées ou vocalisées.
Les modèles de dernière génération commencent à arriver mais le clavier n’est pas toujours accessible.

Pensez que si vous avez des interphones chez vous, au bureau, et que vous recevez une personne sourde, pensez qu’elle ne sait pas ce que vous racontez dans le combiné en général, donnez lui les informations avant son arrivée à savoir : le nom où sonner pour pouvoir avoir l’ouverture de la porte, pour connaître l’étage où aller, quelle porte, etc… Partagez les infos en amont !

S’il te plaît, apprivoise-moi …

Schéma représentatif des électrodes actives qui sont dans la cochlée

Il y a 7 ans, j’étais à l’aube de ma nouvelle vie sonore.

J’ai été implantée des deux oreilles le 17 novembre 2016, suite à une baisse du reste d’audition qui me restait. Il ne faut pas oublier que je suis sourde de naissance.

Après l’opréation, j’ai été plongée dans le silence pendant un peu plus de quinze jours.

Quinze jours, qui m’ont paru une éternité,

Quinze jours à gamberger, c’est long,

Quinze jours à trouver la définition du silence,
parce que ton cerveau en fait, il entend des sons fantômes,

Quinze jours à te poser la question de savoir comment va être cette nouvelle vie sonore ?

Est-ce que ça va marcher comme je l’imagine ? Est-ce que je vais entendre quelque chose ? Est-ce que ça va être des sons métalliques ? Est-ce que je vais entendre les petits oiseaux ?

J’avais plein de questions et d’incertitudes dans ma tête, j’ai tout écrit pour pouvoir m’en rappeler un jour comme celui-ci.

Je vous raconte ça sur ce billet 🙂